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Un ancien SDF explique à quoi ressemble sa vie lorsqu’il entre dans un appartement à Arrels

by Nouvelles
Un ancien SDF explique à quoi ressemble sa vie lorsqu’il entre dans un appartement à Arrels

2024-04-14 14:20:59

L’HospitaletIl n’a toujours pas dormi une nuit complète au lit, même si les clés de l’appartement lui ont été remises il y a un peu plus de trois mois. Pour le moment, il est plus à l’aise avec le sac et le tapis au sol. “Je commence tout juste à m’allonger un moment, pour m’y habituer”, explique José Luis Miralles, un homme de 56 ans qui a passé les 18 dernières années à survivre dans la rue. Début janvier, l’équipe de la fondation Arrels qui l’accompagnait l’a informé qu’elle avait un « cadeau » pour lui. De Paral·lel, où il s’était installé la saison dernière, il a été emmené en voiture dans un appartement du quartier de Torrassa, à Hospitalet. Il a été très surpris lorsqu’ils l’ont laissé entrer et lui ont donné les clés : « Je n’y croyais pas : un immense couloir et deux chambres pour moi tout seul. Si je pouvais vivre dans la cuisine ou dans la salle de bain !”, s’exclame-t-il assis sur l’une des chaises de la salle à manger, où il explique que les deux toiles qu’il possède lui ont été offertes par certaines des “bonnes personnes” qu’il a rencontrées. en cours de route et qu’en plus, il a déjà assemblé un vieux canapé pour compléter le mobilier, tout neuf.

Le cas de Miralles est en partie atypique, car Arrels préparer aux sans-abri, il permet de retourner vivre sous un toit, surtout s’ils vivent dans un appartement depuis des années. C’est pourquoi il dispose de plusieurs endroits à l’étage zéro, où l’on peut dormir et se reposer uniquement de 20h00 à 8h00, ainsi que de logements partagés. Mais Miralles avait toujours rejeté cette option parce qu’il avait peur du bruit, de la saleté et des mauvaises habitudes de ses éventuels compagnons. Il se décrit comme « très curieux », au sens poli et, en effet, l’ordre et la propreté règnent dans ce rez-de-chaussée.

Quelques œufs au plat

Habitué, par force, à être dans la rue 24h/24, maintenant qu’il a les clés de son propre espace il adore être seul, « tranquille » à la maison, regarder la télé ou cuisiner. La cuisine, tout comme la salle de bain, sont ses deux pièces « préférées », celles qu’il a le plus hâte d’intégrer à sa routine. Elle cuisine parce qu’elle peut enfin manger ce qu’elle veut. “Manger dans la rue, c’est très mauvais, parce qu’à midi, tu vas dans une soupe populaire et le soir, tu y passes avec un sandwich ou ce que les voisins te donnent”, explique-t-il. Avant de se retrouver à la rue, il avait travaillé comme cuisinier et s’est empressé de nous proposer des seitans faits maison, tout en nous montrant le menu du déjeuner : un steak, “peut-être avec une sauce au fromage”. Le premier repas sous le toit était de simples œufs au plat avec des pommes de terre jaunes qui lui semblaient meilleurs qu’un menu étoilé.


Miralles faisant du shopping dans un magasin de fruits du quartier

Comme Miralles, Arrels héberge 267 personnes dans différents modèles de logement. Le passage de la rue à un appartement est souvent coûteux et nécessite une période d’adaptation à de nouvelles routines et obligations comme faire le ménage, payer les factures et le loyer ou devoir faire les courses pour vivre dans des conditions décentes. Pour faciliter cette démarche, Miralles reçoit la visite hebdomadaire des travailleurs d’Arrels et maintient également des activités, comme celle de la troupe de théâtre.

Après l’usure physique et émotionnelle des années dans la rue, il est nécessaire de se réintégrer et, en effet, l’organisation explique qu’il est très courant que les personnes qui séjournent dans un appartement aient du mal à dormir dans le noir. , avaient l’habitude de le faire à la lumière des lampadaires ou même de laisser les clés à l’intérieur parce qu’ils n’en avaient pas besoin auparavant. Dans le cas de Miralles, dès les premières nuits dans l’appartement, il se souvient que le silence presque sépulcral lui était étranger, il pouvait entendre sa propre respiration. À tel point qu’il a ouvert les fenêtres pour que la brise nocturne puisse entrer et qu’il puisse sentir l’air de janvier sur son visage. Sortir dans la rue lui a apporté une certaine tranquillité d’esprit et amélioré la qualité de son sommeil : il a pu “fermer les deux yeux” et dormir plusieurs heures d’affilée sans craindre d’être volé, agressé ou dérangé par les piétons qui passent par là. à côté sans respecter le repos des autres. “Par terre, vous dormez avec un œil fermé et l’autre ouvert pour voir où le mal vous arrivera”, explique-t-il.

En attendant la loi

Après presque deux décennies de vie dans la rue, Miralles raconte comment, ces dernières années, la situation est devenue « plus dure ». Ceci est corroboré par des enquêtes qui indiquent qu’au moins 1.400 personnes survivent dans les seules rues de Barcelone, sans compter celles qui vivent dans des quartiers informels, mais si l’on considère l’absence de chez-soi strictement comme une situation de vie dans des conditions indignes, on estime qu’il y en a 18.000. dans toute la Catalogne, 80% de plus qu’en 2016. Les entités qui s’occupent de ce groupe vulnérable (composé d’étrangers sans papiers, mais aussi de natifs) réclament depuis des années une stratégie catalane pour faire face à ce problème et, en fait, la fin brutale de cette législature a fait dérailler le débat sur le projet de loi présenté par plusieurs associations (Comunitat de Sant Egidi, Sant Joan de Déu Serveis Socials, Arrels Fundació, Càritas Catalunya et Assís Centre d’Acollida). Les promoteurs de l’initiative ont insisté sur le fait que l’approbation est “inexcusable pour combler un vide et mettre fin aux souffrances”. Justement, l’axe de la proposition réside dans un logement décent et le droit des sans-abri à la douche, à la lessive et au transport.



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