Un ancien verger secret et aimé des chiens et de leurs maîtres

Un ancien verger secret et aimé des chiens et de leurs maîtres

Un ancien verger apprécié des chiens et de leurs maîtres

Retrouvailles. Un lieu coup de cœur unique en son genre sur la Rive gauche.

Publié aujourd’hui à 09h11

Au premier plan, un labradoodle court à toute vitesse devant le photographe. Il est le chien le plus rapide du parc.

Il n’a pas encore de panneau avec son nom, ce qui réjouit ses visiteurs qui le considèrent comme leur petit secret. On peut passer dix fois devant l’avenue Théodore-Weber, reliant le plateau de Champel aux Eaux-Vives sur la Rive gauche, sans jamais le voir ni soupçonner qu’il existe.

Juste à droite, après l’intersection avec la route de Malagnou, se trouve un grand parc qui a été oublié par les auteurs du plan officiel de la ville. Nous l’avons découvert il y a deux ans sans le crier sur tous les toits, et nous y retournons discrètement ce jeudi matin à 8h pour conclure cette série sur les chiens avec une adresse coup de cœur.

C’est le plus beau parc à chiens de Genève, mais ne le répétez pas. Il est spacieux, ombragé et rempli d’arbres fruitiers et d’essences variées. À peine arrivés – par chance -, nous recevons une leçon de botanique de la part de la doyenne des lieux, accompagnée de Nouky, une femelle Norwich terrier âgée de 9 ans avec un museau de renard.

“Parmi les arbres fruitiers remarquables qui produisent des fruits, il y a un plaqueminier du Japon, aussi appelé kaki de Chine”, nous informe la doyenne du parc. “Il y a aussi un figuier planté par un habitant, ainsi qu’un cognassier, un poirier et un prunier qui donnent des mirabelles”, résume-t-elle avec enthousiasme.

Nous l’écoutons attentivement, absorbant ses paroles, et la journée commence déjà très bien. Tucoun, un griffon belge au pelage noir (différent du Bruxellois qui est fauve), et aller, un podengo portugais de 4 ans au format XS, se joignent à la conversation. Ce sont des chiens bien élevés, entretenant une camaraderie détendue.

Les chiens de petite taille disparaissent dans la prairie. Les excréments aussi.

Le labradoodle qui vient d’entrer par la porte inférieure du parc est beaucoup plus vif. Alao (l’orthographe n’est pas certaine) est issu du croisement entre un labrador et un caniche. Rajoutez-y une antilope ou une gazelle au choix. C’est lui le coureur du parc. Il confirme l’étendue généreuse de l’espace, un véritable anneau olympique entouré d’arbres.

“Au centre, il y a une grande prairie qui n’a pas été fauchée depuis longtemps. C’est un piège à excréments qui ne favorise pas la propreté”, déplore la retraitée, bien connue des jardiniers du Service des espaces verts (SEVE).

Une remarque pertinente. Une jeune femme, portant un gant rouge sur sa main droite et un sac à excréments prêt à l’emploi, cherche en vain les déjections de son chien. “Il ne faut quand même pas faire une battue collective pour les retrouver”, glisse en aparté le propriétaire d’un berger australien, rapide comme l’éclair et doté d’un humour mordant, tout comme son chien.

Il est presque 10h et la chaleur s’installe partout, sauf dans ce parc sans nom, exception faite de l’ancien maire des Eaux-Vives. Nous ignorons si Théodore Weber aimait les chiens, à l’instar du philosophe allemand Schopenhauer qui a inscrit son caniche géant sur son testament.

L’endroit est assez littéraire, il faut le reconnaître. Des bancs en bois permettent la lecture, même sans chien. Cet ancien verger est véritablement un espace public. Il s’appelle Parc Belmont, voilà, c’est dit, timidement.

Une leçon de choses entre l’homme et l’animal

Une mini-série d’une semaine sur les parcs à chiens en ville ne prétend pas être un bilan exhaustif de la vie canine à Genève. C’est simplement un coup de projecteur estival, un indicateur de proximité si vous préférez, avec des doléances exprimées et des comportements récurrents.

Parmi les doléances, le besoin d’une source d’eau, tant pour les chiens que pour leurs compagnons. Il est vrai que la visite de ces espaces clos donne une soif terrible. On mange de la poussière, on marche sur des surfaces complètement dévitalisées et dénudées. Les gamelles et les abreuvoirs portables, fournis individuellement, semblent un peu pingres et modestes. Cela ajoute au sentiment de négligence dans certains de ces endroits.

Les parcs à chiens sont pleins de trous. Une multitude de cratères, de fosses profondes et de terriers creusés par des chiens qui s’amusent ou s’ennuient. Les reboucher aurait un sens, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. Dans certains endroits avec un relief rappelant un champ de bataille, les personnes âgées n’osent plus marcher de peur de trébucher.

Des personnes pour reboucher les trous et des faucheurs. Les prairies urbaines dédiées aux chiens ne sont pas les mêmes que celles des campagnes. En tenant leur laisse, on reconnaît facilement quelles déjections ramasser. Les chiens qui gambadent dans l’herbe haute font leurs besoins où ils veulent, quand ils veulent, sans l’aide d’un GPS pour les retrouver, ce qui peut prendre beaucoup de temps et être finalement vain.

En ce qui concerne les comportements, il y a beaucoup d’observations simples. Un parc à chiens en dit long sur les humains. Trop de propriétaires utilisent ces enclos pour se débarrasser de leur animal. Ils arrivent avec tous leurs appareils électroniques, s’installent sur un banc, les yeux rivés sur leur écran, les oreilles connectées à leurs écouteurs.

Ils perdent ainsi de vue et d’ouïe leur animal de compagnie. Celui-ci finit par s’ennuyer. Il gratte la terre ou se dispute avec un congénère avant de repartir, laissant son odeur en tas sous un arbre.

L’odeur d’un chien désœuvré, accompagné d’un maître qui est là inutilement. Ces couples se rencontrent également trop souvent dans les parcs à chiens.

Une correction : les conditions de vie canines dans ces parcs diffèrent des milieux ruraux. En tenant leur laisse, on reconnaît facilement quelles déjections ramasser. Les chiens qui gambadent dans l’herbe haute font leurs besoins où ils veulent, quand ils veulent, sans l’aide d’un GPS pour les retrouver, ce qui peut prendre beaucoup de temps et s’avérer vain.

En ce qui concerne les comportements, il y a beaucoup d’observations simples. Un parc à chiens en dit long sur les humains. Trop de propriétaires utilisent ces enclos pour se débarrasser de leur animal. Ils arrivent avec tous leurs appareils électroniques, s’installent sur un banc, les yeux rivés sur leur écran, les oreilles connectées à leurs écouteurs.

Ils perdent ainsi de vue et d’ouïe leur animal de compagnie. Celui-ci finit par s’ennuyer. Il gratte la terre ou se dispute avec un congénère avant de repartir, laissant son odeur en tas sous un arbre.

L’odeur d’un chien désœuvré, accompagné d’un maître dont la présence est inutile. Ces couples se rencontrent également trop souvent dans les parcs à chiens. TME

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