Un bar de danseuses de Longueuil a été contraint de fermer temporairement ses portes en raison de son association avec le crime organisé et divers actes de violence, notamment un homicide involontaire présumé.
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«Permettre la présence de cette clientèle peut compromettre la tranquillité et la sécurité publiques en raison des activités illicites dans lesquelles ces personnes sont impliquées», a déclaré la juge administrative France Thériault dans une décision récente.
La Régie des alcools, des courses et des jeux a donc ordonné que aucun client ne soit autorisé à fréquenter le bar Le Vegas pendant la suspension de 10 jours de son permis de bar.
Cette même sanction avait été imposée en 2017 pour une série d’altercations troublantes (voir encadré).
Cette fois-ci, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a relevé pas moins de 51 infractions entre août 2021 et février 2023 dans l’établissement qui se vante sur son site Web d’offrir une «atmosphère glamour».
Mort dans le stationnement
Il s’agit notamment d’une dizaine d’infractions liées à la drogue, à la surconsommation d’alcool et à des actes de violence.
La mort de Pierre Landry, 70 ans, dans le stationnement du bar en juin 2022 constitue l’incident le plus grave. Ariane Desgroseillers-Lafrance, une serveuse, lui aurait porté un coup de poing par crainte pour sa sécurité.
La tête de l’homme aurait heurté un mur avant de tomber au sol. La femme de 33 ans, qui avait été emprisonnée par le passé pour trafic de cocaïne, est toujours inculpée d’homicide involontaire.
Ariane Desgroseillers-Lafrance, sur une photo de son arrestation pour trafic de coke.
Photo d’archives
Parmi les autres incidents répertoriés, une bagarre impliquant une dizaine de personnes a été signalée.
Une intervention policière liée à cet incident «s’est soldée par l’arrestation d’un homme en état d’ébriété avancé pour voies de fait, voies de fait contre un policier, entrave et bris de condition», a écrit la juge Thériault.
La Régie a également noté qu’à un moment donné, une serveuse avait potentiellement été droguée au GHB, ce qui a conduit à l’arrestation d’un client.
Les Hells en visite
En parallèle de ces incidents, la police a signalé la présence de personnes liées au crime organisé à 43 reprises.
Certains de ces individus étaient liés aux Hells Angels et à leurs clubs-écoles, comme les Demons Choice et les Devils Ghost.
À cinq reprises, des clients arborant des bijoux, des colliers ou des vêtements associés à des bandes de motards ont été repérés par la police.
Ce qui avait notamment conduit à la première fermeture
- 19 août 2013 : un criminel a pointé une arme à feu au visage d’un client pour lui voler sa chaîne en or;
- 1er mars 2014 : six coups de feu ont été tirés et un homme a été touché par erreur à deux reprises;
- 18 mai 2015 : le chauffeur d’une danseuse est tombé inconscient après avoir été attaqué par plusieurs agresseurs armés d’une hache et d’un bâton de baseball;
- 9 janvier 2016 : un homme a été poignardé dans son véhicule sur le parking;
- L’établissement était fréquenté par le crime organisé.
Des individus associés aux gangs de rue ont également été vus douze fois par les forces de l’ordre.
Le propriétaire du bar, Richard Labelle, qui devra payer une amende de 8000$ en plus de la suspension de son permis de bar, a promis à la Régie que «ces individus représentent une minorité de sa clientèle».
Engagements multiples
M. Labelle s’est engagé à mettre en place plusieurs initiatives pour renforcer la sécurité de l’établissement.
Il s’assurera par exemple de refuser l’accès à «toute personne portant des vêtements ou des signes distinctifs montrant une allégeance à un groupe criminel».
Tous les employés suivront également une formation pour prévenir l’ivresse excessive. Des boissons non alcoolisées seront également proposées.