Un biologiste travaille sur une thérapie pour guérir le diabète de type 1

Un biologiste travaille sur une thérapie pour guérir le diabète de type 1

Régénérer des cellules du pancréas pour qu’elles produisent ce qu’il faut d’insuline pour le corps, c’est le projet de Patrick Collombat, biologiste et directeur de recherches à l’INSERM de l’Institut de Biologie Valrose à Nice, et de son équipe depuis plus de 25 ans.

“Le diabète de type 1 est en croissance exponentielle sans que l’on sache pourquoi.”

“Origine génétique? Causes environnementales? Des études complémentaires seraient requises pour le confirmer.”

Rien qu’en France, il y aurait quelque 300 000 diabétiques de type 1. Et si la maladie correctement prise en charge n’est pas mortelle, elle est une cause de mortalité. L’espérance de vie des malades est diminuée de quelques années, car “les variations de la glycémie usent le corps.”

Des solutions complexes à trouver

“C’est une maladie très simple à comprendre, mais trouver des solutions est très complexe. Depuis plus de cent ans, les injections d’insuline sauvent des vies. Mais les diabétiques ont tous beaucoup de mal à maintenir le juste taux de glycémie dans leur corps, car cela dépend de l’alimentation, des hormones, de l’âge, de l’altitude… Il faut savoir que chez une personne en bonne santé, le corps règle la glycémie 1.000 fois par seconde! Or, trop de sucre dans le sang augmente la viscosité sanguine; ce qui peut provoquer des ralentissements de la circulation sanguine avec des risques cardiaques ou rénaux, des cécités, des risques d’amputation. Quant à l’hypoglycémie en cas de surdose d’insuline, elle provoque des malaises. C’est très anxiogène pour les diabétiques.”

Patrick Collombat veut donc favoriser la fabrication des cellules bêta (cellules du pancréas qui expriment le gène de l’insuline) que le diabète de type 1 détruit. Et sur les animaux, ça marche ! “Nous voyons que nous sommes capables de régénérer des cellules bêta très rapidement.”

Mais à quoi pourrait ressembler la thérapie sur l’homme?

“Nous ne le savons pas encore. L’idée initiale est de faire une cure intensive et une pause. Puis vérifier et adapter le traitement; chose aisée car les diabétiques ont l’habitude de contrôler leur taux de glycémie.”

On ne peut pas faire mieux que le corps lui-même.

L’objectif est de guérir avec un traitement pris plusieurs fois. Ce serait bien mieux qu’une injection quotidienne d’insuline parce que l’on ne peut pas faire mieux que le corps lui-même.”

Mais attention: la thérapie serait également sous forme d’injection.
Le travail qu’il reste à entreprendre n’est pas des moindres.
Avec la start-up DiogenX créée en 2019 et pour laquelle il est consultant, Patrick Collombat met les bouchées doubles.

“Nous avons une dizaine de personnes qui travaillent ici sur le projet, une quinzaine de collaborateurs en distanciel et des compagnies de service. C’est allé très vite. Nous avons d’abord levé 4,5 millions d’euros en quelques mois. Et nous venons d’obtenir la série A, qui est un deuxième échelon de confiance des investisseurs, parmi lesquels de très grosses industries pharmaceutiques; ce qui nous a permis de lever 27 millions. Cette collaboration au sein de DiogenX m’a permis de mesurer combien le développement d’une molécule coûte excessivement cher.”

Premiers tests dans 3 ans

Les premiers tests chez l’homme devraient être faits dans trois ans au niveau européen et aux États-Unis. Puis viendra la phase des essais thérapeutiques de grande ampleur. Et si tout va bien, un nouveau médicament pourrait arriver sur le marché d’ici dix ans.

“J’aimerais moi-même aller plus vite. Mais le travail nécessite du temps. Il y a beaucoup de tests sur une toxicité éventuelle. Ça fait partie du temps inflexible. Contribuer à aider des millions de personnes à retrouver une vie normale, il n’y a rien de plus motivant.”

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2024-02-25 22:10:00

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