Un bronze de Camille Claudel, retrouvé par hasard, adjugé 3,1 millions d’euros aux enchères

La sculpture, découverte au hasard d’un inventaire dans un appartement l’an dernier, vient d’être adjugée à 3,1 millions d’euros. Soit le double de l’estimation basse.

Une version de L’Âge mûrcélèbre bronze de Camille Claudel retrouvé par hasard en septembre dernier, a été adjugée 3,1 millions d’euros lors d’enchères organisées par la maison de vente Philocale, ce dimanche 17 février à Orléans.

il s’agit du deuxième meilleur résultat pour une oeuvre de Camille Claudel (1864-1943), après la vente en 2013 d’une première version de La Valseadjugée 5,2 millions d’euros chez Sotheby’s, à Londres.

Le bronze de la sculptrice (1864-1943), qui avait été estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros, avait été découvert caché sous un drap, lors d’un inventaire dans un appartement inhabité depuis plus de 15 ans et situé au pied de la Tour Eiffel. Près de 350 personnes se sont arrachées les places disponibles pour assister à la vente.

Perdu “depuis plus d’un siècle”

Matthieu Semont, commissaire-priseur qui a découvert la sculpture le 17 septembre, avait expliqué à l’AFP avoir “été saisi d’émotion” lorsqu’il a “reconnu” ce bronze.

“Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d’un siècle, est d’une qualité stupéfiante”, a-t-il ajouté.

Il a raconté être entré dans “un appartement plongé dans le noir, fermé depuis une quinzaine d’années, avec beaucoup de poussière”, puis avoir “soulevé le linge qui recouvrait la sculpture” et “reconnu une partie de la sculpture, l’implorante (une jeune femme à genoux suppliant, NDLR), pour avoir travaillé sur cette œuvre il y a 25 ans”.

Symbole de son amour avec Auguste Rodin

La sculpture représente un cycle de vie, incarné par trois personnages dont une jeune femme agenouillée, symbolisant la passion déchirante entre la sculptrice et Auguste Rodin, selon plusieurs historiens de l’art.

Commande avortée de l’État à Camille Claudel, l’œuvre évoque aussi sa descente aux enfers après sa rupture avec le sculpteur “qui n’a jamais cessé de l’aimer et a pleuré en découvrant l’implorante chez le fondeur Eugène Blot”, souligne le commissaire-priseur.

Également intitulée La Destinée, Le Chemin de la vie ou La Fatalitécette œuvre majeure n’existe que dans quelques exemplaires, dont deux exposés aux musées d’Orsay et Rodin à Paris et un autre au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine (Aube).

D’une dimension de 61,5 x 85 x 37,5 centimètres, il est signé “C. Claudel” et porte le cachet du fondeur et ami indéfectible de la sculptrice, “Eugène Blot Paris”, ainsi que le numéro 1 aux pieds de l’implorante.