Nouvelles Du Monde

Un cadavre sur la route de l’Élysée : Les secrets de l’affaire Markovic

Un cadavre sur la route de l’Élysée : Les secrets de l’affaire Markovic

« Un roman qui a tous les ingrédients du best-seller : un meurtre, une star, des gangsters, le plus haut niveau de pouvoir, un parfum de mystère et de débauche… » Ainsi l’auteur résume-t-il avec justesse l’affaire scabreuse. Journaliste d’investigation avant de diriger des rédactions (dont celles de Paris Match et du « JDD » jusqu’en 2021), Hervé Gattegno en a tiré un livre dont il rêvait.

À grand renfort de sources exceptionnelles, d’une plume alerte, il éclaire un mystère vieux de cinquante-cinq ans. Il lui a fallu replonger dans les brumes de 1968, au temps où les policiers tapent leurs PV sur des machines à écrire et où l’étoile de De Gaulle pâlit inexorablement. Dans le milieu yougoslave, celle de Stevan Markovic, elle, « brille par sa proximité avec l’acteur de “Plein soleil” », écrit-il. Petite frappe de 31 ans, il lui sert de gorille, de secrétaire, de doublure et accessoirement d’ami depuis dix ans.

Lire aussi  une jeune femme est morte et son petit ami est sérieux

Stevan Markovic laisse derrière lui deux lettres
La dernière fois qu’on le croise en vie, c’est le 22 septembre 1968, aux alentours de 19 heures, près du parc Monceau. Markovic sort de l’hôtel particulier de l’avenue de Messine où l’acteur l’héberge pour s’engouffrer à l’arrière d’un taxi où l’attend un homme. Huit jours plus tard, son corps sera retrouvé dans une décharge des Yvelines. Une balle dans la tête a interrompu sa carrière.

Stevan Markovic laisse derrière lui deux lettres dans lesquelles il désigne Alain Delon, son épouse, Nathalie, avec laquelle il a eu une brève liaison, et un certain « François, Marc Anthony, Corse, vrai gangster ». François Marcantoni en réalité, vieux copain au flegme de caïd que Delon traîne depuis l’époque où il était matelot à Toulon.

Sur les PV d’écoutes et de la PJ défilent Marie Laforêt, Nicoletta, Mireille Darc
De ce fait divers, la politique fera une affaire. Trafic, braquage, toutes les hypothèses circulent. Surtout celle d’un chantage organisé par la victime au carnet d’adresses fourni. Des photographies circulant sous le manteau montreraient, dit-on, des personnalités en train de se livrer à des parties fines. Des noms de députés sont cités, puis celui de l’épouse de Georges Pompidou, l’ancien Premier ministre remercié par de Gaulle.

Lire aussi  Disney abandonne sa tentative de mettre un terme au procès pour décès par allergie concernant les conditions d'utilisation de Disney+

Sur les PV d’écoutes et de la PJ défilent Marie Laforêt, Nicoletta, Mireille Darc qui a succédé à Nathalie dans le cœur de Delon, Giscard… Près de quatre ans d’enquête, 1 808 procès-verbaux, 36 notes ­complémentaires, plus de 60 000 pages : Hervé Gattegno se glisse avec minutie et agilité dans un dédale de mensonges, de manipulations et de fausses pistes.

Ni preuve ni présomption ne seront retenues contre Delon
À quelques semaines de l’avènement de Pompidou à l’Élysée, en 1969, après dix mois de détention préventive, François Marcantoni est libéré. Delon propose même de s’acquitter de sa caution. Fin 1973, l’acteur est auditionné une dernière fois. Ni preuve ni présomption ne seront retenues contre lui. Ni mobile ni lieu du crime ne seront jamais déterminés. Même l’objet contondant et le Smith & Wesson ayant servi à le commettre restent introuvables.

Le 12 janvier 1976, un non-lieu général est prononcé. « On ne saura jamais le fin mot de l’histoire… », prédisait le juge Patard, disparu depuis, dans son cahier dont Hervé Gattegno a pu prendre connaissance. En refermant le livre, on y voit toutefois remarquablement plus clair.
#Delon #Pompidou #Giscard.. #Les #secrets #bien #gardés #laffaire #Markovic
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT