Un chef cuisinier coupable d’agression sexuelle sur une cégépienne endormie a appris à la dure que de blâmer la victime et de qualifier son crime «d’anodin» n’était pas la meilleure des façons d’éviter la prison.
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«Il ne s’est pas du tout rendu service [en témoignant]c’était du n’importe quoi, il a dit beaucoup de choses pour ne rien dire», a commenté le juge Salvatore Mascia, ce jeudi au palais de justice de Montréal, juste avant de condamner Vincenzo Mirra à une année d’incarcération.
Mirra, un chef cuisinier de la métropole, a ainsi fait chou blanc dans sa tentative d’écoper de la prison à domicile pour son agression sexuelle commise en 2016 sur une jeune femme saoule et vulnérable.
Faux «bon samaritain»
C’est qu’à l’époque, il avait croisé au hasard la victime qu’il connaissait un peu. La jeune femme, qui était complètement saoule, avait perdu ses clés, si bien qu’elle ne pouvait pas rentrer chez elle. Disant vouloir l’aider, Mirra l’avait invitée à passer la nuit chez lui.
«Il s’est présenté comme un bon samaritain à la rescousse d’une jeune femme sans ressources», a expliqué le magistrat.
Or, quand la victime s’est réveillée, l’accusé était sur elle, les pantalons baissés. En panique, la jeune femme de l’âge de la fille de l’accusé l’a repoussé avant de partir en trombe.
«Je me suis fait voler ma dignité humaine, j’ai pleuré recroquevillée sur moi-même, en hyperventilant, en tremblant, en criant pendant ce qui m’a semblé être une éternité», avait commenté la jeune femme à la cour.
Coupable d’agression sexuelle, Mirra semble toutefois avoir certaines carences dans sa compréhension de la notion de consentement. C’est que selon lui, c’est la victime qui a agi comme une «tentatrice», et que c’était lui la vraie victime.
Pas «anodin»
Puis, à un agent de probation, il a vanté ses valeurs familiales, disant ne pas aimer les femmes «avec des courbes plus prononcées». Il a ensuite critiqué les délais dans l’affaire, même si c’est lui qui les avait causés, tout en qualifiant l’agression sexuelle «d’anodine».
«Il s’apprêtait à pénétrer une femme endormie, on a une victime dans un état de grande vulnérabilité, il a abusé de sa confiance… Est-ce que je dois vraiment expliquer que c’est grave?» a dit le juge.
Quant à la demande de Mirra d’avoir de la clémence en raison des délais, le juge a rétorqué que la réponse était «évidente».
«Non», a simplement dit le juge.
Ainsi, Mirra s’est fait refuser toute sentence à purger dans le confort de son foyer. À la place, il devra s’habituer à l’austérité d’une cellule, où il devra séjourner une année. Et à sa sortie, il devra respecter une probation de deux ans, durant laquelle il lui sera interdit de communiquer avec la victime.
Cette dernière, qui n’était pas à la cour, avait fait savoir qu’elle attendait avec impatience la fin des procédures afin de pouvoir «aller de l’avant».
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