Vaud
Clin d’œil de l’histoire pour un timbre dédié au père du velcro
La Poste cherchait des morceaux de velcro pour réaliser une série de timbres en hommage à George de Mestral, l’inventeur des chaussures à scratch. Le matériel sera fourni par la descendance du savant vaudois.
par
Abdoulaye Penda Ndiaye
Publié
Anne-Claude de Mestral tient le timbre de collection avec bande velcro dédié au savant vaudois George de Mestral.
RD
Parfois, le hasard fait bigrement bien les choses… Une petite structure du Gros-de-Vaud s’est glissée dans un gros marché entre La Poste et Cartor, une entreprise basée en France, spécialisée dans l’édition de timbres de prestige et active dans 180 pays. Après avoir obtenu un mandat pour quelque 170’000 timbres de collection en hommage au savant vaudois Georges de Mestralinventeur du velcro, Cartor a fait un appel d’offres pour la confection de 340’000 morceaux en velcro. Spécialisée dans la vente en gros, l’entreprise Velcrotex basée à Assens (VD) a posé son dossier. «En janvier dernier, Cartor m’a confirmé que le mandat nous a été confié», relève Anne-Claude de Mestral, la patronne de la petite structure.
«Mieux vaut tard que jamais»
Une bonne nouvelle et une jolie coïncidence puisqu’Anne-Claude se trouve être l’épouse d’un des petits-fils de l’ingénieur vaudois, auquel La Poste rend hommage. Une descendance dont ignorait tout Cartor et le géant jaune lui-même. «Je suis fière et contente de ce joli clin d’œil de l’histoire», sourit la patronne de 50 ans. «La Poste a attendu près de septante ans pour rendre hommage à mon grand-père, dont l’invention a été considérée parmi les plus ingénieuses du XXe siècle. Mais mieux vaut tard que jamais», glisse Pierre de Mestral, époux d’Anne-Claude.
170’000 timbres
En hommage à l’inventeur vaudois Georges de Mestral quelque 170’000 timbres de collection représentant une chaussure à scratch à côté d’un petit morceau en velcro sont en vente dans les filiales de La Poste. Cette édition spéciale comprend aussi des enveloppes et des cartes de collection portant le label «Inventions suisses».
Pour Charles de Mestral, un des enfants de l’inventeur vaudois, le succès de son père doit beaucoup au soutien de sa mère Monique de Mestral. «Elle a poussé mon père vers l’avant en lui permettant de trouver notamment un mécène suisse dont l’appui financier a joué un grand rôle dans la phase initiale de la découverte. Elle avait beaucoup d’humour. Elle était très belle, très cultivée, avait le permis de conduire et parlait anglais. Durant l’entre-deux-guerres, c’était rare en Europe», a témoigné Charles de Mestral. Avant d’épouser George, Monique a été pendant trois ans la fiancée de l’écrivain anglais Ian Fleming, auteur de la série de romans d’espionnage «James Bond».
