Dimanche 1er octobre au soir, au deuxième étage de Publicis, sur les Champs-Élysées. Après plusieurs après-midi de répétition, c’est le grand jour. Tout de rose vêtue, les femmes se succèdent aux stands de maquillage et de coiffure, où elles sont mises en beauté comme n’importe quel autre mannequin de la Fashion Week. L’ambiance est festive et si certaines ont le trac, ces 99 femmes atteintes, en rémission ou guéries d’un cancer du sein se soutiennent. Dans quelques minutes, elles vont défiler sur « la plus belle avenue du monde » !
Sur la terrasse de l’immeuble, l’ambiance est plus décontractée, même si pour Sandrine Planchon, responsable de l’association Ruban rose, le moment est historique. « Cette année, notre association fête ses vingt ans et pour l’occasion, nous avons fait les choses en grand, explique-t-elle. Nous avons réuni 99 femmes et un homme touchés par un cancer du sein au côté de 100 médecins, chercheurs ou soignants et ensemble, ils vont défiler sur les Champs-Élysées au moment où l’arc de Triomphe va s’illuminer en rose. C’est une belle façon de faire passer un message essentiel, celui de l’importance du dépistage. »
Un peu plus loin, Franck profite de la vue pour lutter contre le stress qui le gagne. À quarante ans, ce père de famille a été atteint par un cancer du sein. « Je l’ai appris un peu par hasard en me palpant la poitrine, se souvient-il. J’ai senti une boule et j’ai directement été consulté mon médecin. Puis d’examen en examen, il s’est avéré que c’était un cancer du sein : je ne savais même pas que cela pouvait toucher les hommes. Je l’ai appris un peu à mes dépens, mais 1 % des cancers du sein touchent des hommes, alors ce soir je suis Monsieur 1 %. »
Une parenthèse rose dans la maladie
Pendant ce temps, sur les Champs-Élysées, des centaines de personnes se sont réunies et regardent le décompte sur les écrans géants. Parmi eux, la maire du 8e arrondissement de Paris, Jeanne d’Hauteserre, la professeure Anne Vincent-Salomon, ou encore le nageur Camille Lacourt, qui a accepté de « mettre sa notoriété au service de la cause défendue par sa compagne », Alice Detollenaere, qui s’est elle-même battue contre un cancer du sein en 2019.
C’est sous les applaudissements, qu’aux alentours de 20 h 15, les trois marraines de l’association, Évelyne Dhéliat, Claudia Tagbo et Alice Detollenaere, prennent la parole. Toutes trois insistent sur l’importance du dépistage : « Quand une cellule est touchée, ce sont toutes les cellules qui sont touchées ». Place ensuite aux discours de Franck Besnard, président de Ruban Rose et de Sandrine Plachon, puis à la projection de la campagne 2023, portée par la comédienne Caroline Bourg, et qui met l’accent sur l’importance de la recherche.
Le véritable show commence finalement à 20 h 30. Dans une ambiance survoltée, les 99 femmes – dont la plus jeune avait seulement 25 ans – et l’homme touchés par un cancer du sein défilent sur les Champs Élysées, accompagnés par la chanteuse Jenifer. Au son d’« Est-ce que tu danses », puis de « Ma révolution » les malades se succèdent sur le podium, où tous affichent un grand sourire.
Bientôt rejoint par les « Blouses blanches », tout le monde chante et danse avec une joie communicative. Le spectacle chorégraphié par Mehdi Kerkouche s’apparente alors à une véritable parenthèse de bonheur dans le lourd traitement imposé par la maladie.
