Un écrivain et activiste iranien a été condamné à 12 ans de prison après avoir répondu par un simple point à une publication sur la plateforme sociale X du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
Hossein Shanbehzadeh, critique de longue date des dirigeants iraniens, était actif sur les réseaux sociaux, soutenant les prisonniers politiques et la suppression du foulard obligatoire pour les femmes. Il a été envoyé en prison en 2019 pour ses commentaires en ligne insultant Khamenei. Il a ensuite écrit sur cette expérience, notamment sur le fait d’avoir été fouetté, selon Voice of America.
Début juin, Shanbehadeh, 35 ans, a été arrêté à Ardabil, dans le nord-ouest de l’Iran. Selon Radio Free Europe/Radio Liberty, il aurait dit à sa famille qu’il ne savait pas exactement pourquoi il avait été arrêté, mais que cette arrestation avait eu lieu peu de temps après la publication de la réponse au tweet de Khamenei, qui montrait le dirigeant iranien avec l’équipe nationale de volley-ball du pays.
Les forces de sécurité de la République islamique ont arrêté mardi le blogueur, écrivain et correcteur iranien Hossein Shanbehzadeh qui, le mois dernier, avait publié un simple point en réponse au tweet du guide suprême Ali Khamenei, et ce commentaire a été bien plus apprécié que le tweet original de Khamenei. pic.twitter.com/P4Bram1nr6
– Iran International anglais (@IranIntl_En) 5 juin 2024
Le message de Shanbehzadeh a reçu beaucoup plus de « j’aime » que le tweet original de Khamenei, selon Iran International English.
Shanbehzadeh est l’un des derniers militants à être victime de la répression du gouvernement radical contre ses détracteurs. Selon les observateurs de l’Iran, les dirigeants se sentent depuis un certain temps inquiets du niveau élevé de dissidence dans le pays. Des artistes, des dramaturges, des réalisateurs et d’autres sont également arrêtés et condamnés à de longues peines de prison. Fin avril, le rappeur iranien Toomaj Salehi a été condamné à mort pour ses vidéos antigouvernementales.
Shanbehzadeh a été condamné à cinq ans de prison pour activité présumée de propagande pro-israélienne, quatre ans pour insulte aux valeurs sacrées de l’Islam, deux ans pour diffusion de mensonges en ligne et une année supplémentaire pour propagande anti-régime.
Son avocat, Amir Raisian, a déclaré au Shargh Network, un journal réformateur iranien, qu’il ferait appel du verdict, notamment de l’accusation d’activités pro-israéliennes. Le bureau du procureur d’Ardabil a affirmé que Shanbehzadeh avait été en contact avec des agents des services de renseignements israéliens et avait été arrêté alors qu’il tentait de quitter le pays, selon Voice of America.