Nouvelles Du Monde

Un ex-journaliste condamné à 22 ans de prison pour trahison

Un ex-journaliste condamné à 22 ans de prison pour trahison

MOSCOU (AP) – Un tribunal de Moscou a déclaré lundi un ancien journaliste coupable de trahison et l’a condamné à 22 ans dans une prison à sécurité maximale, concluant un procès qui a été largement considéré comme politiquement motivé.

La condamnation d’Ivan Safronov est l’une des mesures les plus dures contre les journalistes indépendants russes et les critiques du Kremlin, qui ont subi une pression croissante ces dernières années. Safronov a travaillé comme journaliste spécialisé dans la défense et l’espace pour le journal Kommersant pendant une décennie, avant de devenir conseiller du chef de la société spatiale russe Roscosmos.

Safronov a été accusé d’avoir transmis des secrets militaires aux services de renseignement tchèques et des informations sur l’armée russe à un ressortissant allemand. L’ancien journaliste a insisté sur son innocence et a fait valoir qu’il avait recueilli toutes les informations de sources ouvertes dans le cadre de son travail et n’avait rien fait d’illégal.

Lire aussi  Sarcelles : le karatéka Tong Tjouen est décédé à 28 ans

De nombreux journalistes et militants des droits de l’homme russes ont fait pression pour la libération de Safronov, affirmant que les autorités ont peut-être voulu se venger de ses reportages qui ont révélé des incidents militaires russes et des transactions d’armes louches.

Quelques heures avant l’annonce de la décision par le tribunal municipal de Moscou, 15 médias russes indépendants ont publié une déclaration conjointe demandant la libération de Safronov. “Il est évident pour nous que la raison de la persécution d’Ivan Safronov n’est pas la ‘trahison’, qui n’a pas été prouvée… mais son travail de journaliste et les articles qu’il a publiés sans tenir compte de ce que pensent le ministère de la Défense ou les autorités russes. », lit-on dans le communiqué.

L’Union européenne a également exhorté lundi les autorités russes à abandonner toutes les charges retenues contre Safronov et à “le libérer sans aucune condition”, dénonçant “les répressions systématiques du régime contre le journalisme indépendant”.

Lire aussi  Inzaghi fait une erreur et perd : le nouvel Inter n'est pas encore là et c'est (presque) entièrement de sa faute. L'avertissement de Calhanoglu | Première page

Safronov est en détention depuis son arrestation en juillet 2020 à Moscou.

Les militants des droits de l’homme, les journalistes, les scientifiques et les responsables d’entreprise qui ont été accusés de trahison en Russie ces dernières années ont eu du mal à se défendre en raison du secret entourant leurs affaires et du manque d’accès du public à l’information.

Le père de Safronov a également travaillé pour Kommersant, couvrant les questions militaires après sa retraite des forces armées. En 2007, il est mort après être tombé d’une fenêtre de son immeuble à Moscou.

Les enquêteurs ont conclu qu’il s’était suicidé, mais certains médias russes ont remis en question la version officielle, soulignant son intention de publier un rapport sensible sur les livraisons secrètes d’armes à l’Iran et à la Syrie.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT