2024-09-04 18:00:39
Quartu Sant’Elena, tard dans la nuit. Dans la région de Cagliari, au plus fort d’une dispute à la maison, un jeune de 17 ans a ramassé un couteau et a frappé son père, le blessant au dos. L’homme a été transporté d’urgence à l’hôpital mais ses jours ne sont pas en danger. Un parent blessé par son enfant, une mère essayant de dissimuler le geste, et nous lisant un énième reportage avec la réaction habituelle : “un ravissement soudain”.
Soyez prudent lorsque vous parlez de raptus
Mais le raptus n’est qu’un alibi commode. Cela sert à nous rassurer, à nous faire croire que la violence explose de nulle part, sans prévenir. Au contraire, il s’agit souvent de la dernière étape d’un mal-être accumulé et négligé depuis trop longtemps. Nous ne pouvons pas connaître les détails intimes de cette famille, mais nous pouvons réfléchir sur un contexte plus large qui touche aujourd’hui de nombreux jeunes. Bien sûr, nous vivons à une époque où l’on donne beaucoup, souvent trop, aux enfants avant même d’avoir le temps de désirer. Mais le problème n’est pas seulement cela. La question est plus subtile, plus complexe. Ce n’est pas seulement le « tout tout de suite » qui les rend fragiles, mais aussi le manque d’espace pour grandir, s’émanciper, faire des erreurs et gérer sainement les frustrations.
La rébellion
L’adolescence, par nature, est une période de rébellion, un moment où l’on essaie de se détacher des figures parentales pour construire notre propre identité. Mais aujourd’hui, dans un monde où les adultes recherchent la sécurité et la tranquillité, ils finissent souvent par tenir les jeunes dans une emprise invisible. Il ne s’agit pas seulement d’amour ou de protection, mais aussi d’une peur cachée : la peur de perdre le contrôle, de le voir tomber, et peut-être même de se confronter à son propre rôle de parent. Ainsi, au lieu d’accompagner leurs enfants sur le difficile chemin vers l’indépendance, de nombreux adultes les freinent, étouffant leur développement. Cela conduit à un court-circuit. D’un côté, nous leur donnons tout matériellement, de l’autre, nous leur refusons le véritable espace pour grandir intérieurement.
Ils ne sont pas habitués au “Non”
Le résultat ? Quand un « non » arrive, même le plus banal, ils ne savent pas comment le gérer. Ils n’ont jamais eu l’occasion de faire face aux limites, au manque, et ainsi la frustration s’accumule, silencieuse mais puissante. Et lorsqu’elle explose, c’est souvent à l’intérieur de la maison, ces mêmes murs qui auraient dû offrir une protection, mais qui deviennent un champ de bataille. Le vrai problème n’est donc pas seulement que nous leur avons donné trop, mais que, avec ce « trop », nous n’avons pas donné suffisamment d’espace au désir, à la construction de leur identité autonome. Et ce vide n’est pas rempli d’objets ou de réussites scolaires, mais seulement de la possibilité d’être vu, entendu et laissé libre d’affronter ses peurs et ses frustrations.
Comment aider les jeunes
La réflexion que nous devons alors mener va au-delà de la simple condamnation du « tout maintenant ». Nous devons nous demander comment, en tant qu’adultes, nous accompagnons les jeunes dans la difficile tâche de devenir eux-mêmes. Et nous devons le faire avant que le malaise accumulé ne trouve son expression dans des gestes qui changent à jamais la vie de chacun.
Giuseppe Lavenia, psychologue et psychothérapeute, est président de l’Association Nationale des Dépendances Technologiques, GAP et Cyberintimidation « Di.Te » Professeur de Psychologie des Dépendances Technologiques Professeur Universitaire E-Campus de Psychologie du Travail et Organisationnelle
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