YANGON – Les combattants d’un groupe armé ethnique du Myanmar se sont emparés d’une autre ville le long d’une autoroute stratégique vers la Chine, ont déclaré le groupe et un habitant, constituant le dernier revers pour la junte en difficulté.
L’État du Shan du Nord est secoué par des combats depuis l’été, lorsqu’une alliance de groupes ethniques armés a renouvelé son offensive contre l’armée le long de l’autoroute menant à la province chinoise du Yunnan.
L’Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA) a capturé la dernière base militaire restante dans la ville de Hsipaw le 13 octobre après des semaines de combats, a déclaré le 14 octobre à l’AFP une porte-parole du groupe.
“Nous avons pris toutes les bases militaires et il n’y a plus d’armée birmane dans la ville”, a déclaré Mme Lway Yay Oo.
Hsipaw abrite normalement environ 20 000 habitants et se trouve sur une autoroute reliant la deuxième ville du Myanmar, Mandalay, à la frontière chinoise, le long de laquelle transitent chaque année des centaines de millions de dollars de commerce.
Un habitant de Hsipaw, qui a souhaité rester anonyme, a déclaré le 15 octobre à l’AFP que les combattants du TNLA avaient pris le contrôle de la ville le 13 octobre.
“Il n’y a plus de combats dans la ville, mais nous avons peur des frappes aériennes (militaires) car nous ne savons pas quand elles arriveront”, a-t-il déclaré.
Les habitants sont actuellement autorisés à entrer et à sortir de la ville, mais beaucoup ne sont pas encore revenus, a-t-il expliqué.
La junte n’a pas commenté les combats à Hsipaw et l’AFP n’a pas été en mesure de confirmer les informations provenant de la région, où l’accès à Internet a été coupé.
Mme Lway Yay Oo, du TNLA, a déclaré que 100 soldats de l’armée avaient été « désarmés » depuis le lancement de l’attaque du TNLA en août, sans préciser ce qui leur était arrivé.
Elle n’a pas donné de détails sur le TNLA ou les pertes militaires.
Le TNLA est membre de ce qu’on appelle « l’Alliance des Trois Fraternités », qui comprend l’Armée d’Arakan (AA) et l’Armée de l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA).
En octobre 2023, l’alliance a lancé une offensive dans le nord de l’État de Shan, s’emparant de pans entiers de territoire et infligeant à l’armée son plus grand coup depuis son arrivée au pouvoir lors du coup d’État de 2021.
Un cessez-le-feu négocié par Pékin a mis fin aux affrontements en janvier, mais l’alliance a repris ses attaques en juin.
En août, le MNDAA s’est emparé de la ville de Lashio, située à environ 60 km de Hsipaw sur l’autoroute, et qui abrite un commandement militaire régional.
Lashio est le plus grand centre urbain tombé aux mains d’une myriade de groupes armés appartenant à des minorités ethniques du Myanmar depuis la première prise du pouvoir par l’armée en 1962. AFP
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