Un homme arrêté en Allemagne pour avoir planifié une attaque à la machette d’idéologie islamiste contre une caserne militaire | International

Les autorités allemandes ont arrêté un homme de 27 ans de nationalité syrienne qui projetait d’attaquer des soldats dans une caserne près de la ville bavaroise de Hof, dans le sud du pays, avec deux machettes. Le détenu avait acquis il y a quelques jours deux machettes dotées de lames de 40 centimètres de long, comme le rapporte le parquet de Munich dans un communiqué. L’individu avait l’intention de « tuer le plus de soldats possible », précise le parquet, qui ajoute qu’il prévoyait de mener son attaque pendant la pause déjeuner que prennent certains militaires à midi au centre de la municipalité. Les enquêteurs pensent que l’homme a planifié l’attaque en raison de son idéologie islamiste radicale. “Les accusés voulaient provoquer du trouble et créer un sentiment d’insécurité au sein de la population”, indique le communiqué.

Le suspect a été arrêté jeudi, mais l’affaire n’avait pas encore été signalée vendredi. Le parquet n’a fourni aucune autre information sur cet homme. Le juge d’instruction a ordonné le placement en détention préventive du prévenu pour « préparation d’un acte grave constituant un danger pour l’Etat ».

Plusieurs attaques ces dernières semaines

Ces dernières semaines, l’Allemagne a connu plusieurs cas d’attaques au couteau qui font l’objet d’enquêtes comme terrorisme djihadiste et qui ont déclenché un débat intense sur les lois du pays en matière de migration et d’asile. Le dernier s’est produit la semaine dernière, lorsqu’un homme a tenté d’attaquer à la machette des policiers qui se trouvaient à l’intérieur d’un commissariat de la ville de Linz am Rhein, dans l’ouest du pays. Ils ont réussi à le réduire sans que personne ne soit blessé.

Quelques jours plus tôt, la police de Munich avait abattu un jeune Autrichien armé d’une carabine antique qui comptait attaquer le consulat israélien de la capitale bavaroise à l’occasion de l’anniversaire du massacre des Jeux olympiques de 1972, lorsque des terroristes palestiniens avaient assassiné 11 athlètes israéliens. Le défunt, âgé de 18 ans et qui selon les médias faisait partie d’une famille d’origine bosniaque bien intégrée dans la région de Salzbourg, s’était radicalisé sur les réseaux sociauxspécifiquement sur TikTok.

L’affaire qui a marqué un tournant dans la politique d’immigration allemande s’est produite à Solingen le mois dernier. Un ressortissant syrien de 26 ans aurait tué trois personnes avec un couteau lors d’un festival dans cette municipalité de l’ouest de l’Allemagne, une attaque qui a ensuite été revendiquée par l’organisation terroriste État islamique. L’attentat a choqué la société allemande qui réclame des changements dans la gestion des demandeurs d’asile.

Depuis l’attentat de Solingen, survenu une semaine seulement avant les élections régionales remportées par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), l’opposition conservatrice a accru la pression sur le chancelier Olaf Scholz pour qu’il adopte des mesures visant à accélérer les expulsions et à lutter contre l’immigration clandestine. L’Exécutif, une coalition de sociaux-démocrates, de Verts et de libéraux, a présenté jeudi au Bundestag un plan contre l’immigration irrégulière qui comprend davantage de pouvoirs pour la police pour localiser ceux qui doivent être expulsés, des restrictions sur les services aux demandeurs d’asile, un durcissement de la législation sur les armes à feu et la promesse de nouvelles expulsions.

Le djihadiste de Solingen aurait dû être expulsé vers la Bulgarie, mais le système a échoué. Les ultras ont tenté de capitaliser sur l’agitation provoquée par l’attentat, en se présentant comme le seul parti qui luttera de manière décisive contre l’immigration irrégulière, mais le reste des formations, notamment les démocrates-chrétiens de la CDU, adoptent leur discours. La tripartite a annoncé des contrôles à toutes ses frontières à partir de lundi 16, remettant en cause les réglementations de l’espace Schengen. Pour l’opposition, cela ne suffit pas. Le leader de la CDU, Friedrich Merz, exige que Scholz rejette systématiquement les migrants aux frontières, ce que les membres du gouvernement ont qualifié d’illégal.