Un hymne à la Grèce – Il Sole 24 ORE

Un hymne à la Grèce – Il Sole 24 ORE

2024-06-10 08:57:13

Il y a cet enfant dans la pénombre, sous une cascade de soleil qui aveugle et éclaire la photographie. De la main gauche il touche son bras droit, ambré au sel et Pindare lui murmure : « Le rêve d’une ombre, voici l’homme ». C’est un petit homme qui grandit, comme des millions avant lui, avec vue sur la mer Greco. Nikos Aliagas, polyglotte, journaliste et animateur de télévision et de radio, nous raconte derrière l’objectif l’ADN grec et la vie française, qui. il expose en France et dans le monde (l’année dernière également à Venise, au Palazzo Vendramini Grimani). L’histoire est en noir et blanc, lumière et ténèbres, vie et mort, passé et futur et s’élève jusqu’à la poésie grâce à des dizaines de citations d’auteurs, d’Homère à Sappho, de Plutarque à Xénophon, des contemporains Nikos Kazantzakis jusqu’au Nobel. Les lauréats Odysseas Elytis et Giorgos Seferis. L’esprit grec. Mes apophtegmes essentiels c’est un carnet de voyage, un livre de pensées éternelles, une anthologie de maximes d’auteur, une Grèce aimée de tous. C’est avant tout un triomphe de la grecité. En revanche, comment ne pas rappeler que Marguerite Yourcenar, dans le Mémoires d’Hadrienil avait écrit : «presque tout ce que les hommes ont dit de mieux, ils l’ont dit en grec».

« Celui qui parle et pense en grec est un homme libre »

Aliagas est un Grec moderne, élevé à l’époque classique : dans la paix de Missolonghi, sa mère Haroula, penchée sur la machine à coudre, lui apprit la différence entre les esprits durs et doux, son grand-père Spyros lui lisait les chansons deIliade à l’ombre des oliviers et lui répétait que : « celui qui parle et pense en grec est un homme libre ». Ensuite, la rencontre avec la pensée grecque, la tentative de la décoder et de la comprendre du grec ancien à partir du grec moderne, et enfin la rencontre avec Laure De Chantal, l’une des directrices des collections Belles Lettres et son invitation à faire dialoguer les images contemporaines. avec des mots anciens. Ainsi, un livret à la main, Aliagas combinait des aperçus et des citations grecques, avec la précision de ces mots : « J’ai découvert la langue grecque presque avant de savoir la lire, je la ressentais comme l’anamnèse la plus intime de mon être, une un son qui venait de l’extérieur, une musique ancestrale qui dormait en moi depuis toujours.” Et Les Belles Lettres, temple de l’érudition, la maison d’édition des mètres linéaires d’épines jaunes avec les traductions et commentaires des anciens, ont publié L’esprit grec, le πνεύμα, pour le dire en grec, le souffle qui nous rend frères avec Homère. Il n’a pas été facile de trouver un dialogue aussi poignant sans créer d’anachronismes ou quelque chose d’exotique : tout cela grâce à une recherche profonde du sens premier et intime des mots. Qui deviennent éternels, poétiques, intemporels.

Photos contemporaines et mots anciens

Une femme à un carrefour de Sifnos, la lagune de Missolonghi, des aperçus du sanctuaire de Delphes, les villages d’Ithaque, des mers d’oliviers, des troupeaux endormis, des abeilles serrées sur la charpente, des yeux de braise, des chapiteaux corinthiens, des visages desséchés par le chaleur, pêcheurs au soleil : la Grèce d’aujourd’hui est un espéranto envers l’Antiquité. Il suffit de regarder les mains de cette femme qui se battent avec les pâtes, peut-être que je makaruni de Karpathos. Au poignet, il porte une montre, la Today, ainsi qu’un komboskini, le temps passé, le temps de la prière matérialisé dans un bracelet en coton, presque un chapelet orthodoxe. Ce sont des regards, des gestes, des attentes, des demandes, des invitations, des ombres. Ce sont des moments : « Apprenez à reconnaître le bon moment, le bon moment », écrivait Pittaco. Le Kairos, l’instant, c’est le temps personnel de chacun, c’est une énergie qui circule à travers nous. Et il est rempli de citations : « la vie est courte, l’art est long » (Hippocrate), « ne retiens pas la haine immortelle, tu es mortel » (Ménandre), « non seulement le pouvoir révèle l’homme, mais l’homme révèle le pouvoir » (Plutarque). , « la grandeur des peuples ne se mesure pas en hectares, mais avec le sang et la flamme brûlante du cœur » (Kostis Palamas), « l’amour officiel ou interdit n’existe pas. Il n’y a que l’amour, sans adjectifs” (Andreas Embirikos)

La valeur de la langue grecque

Le noir et blanc des images laisse place aux silences, au vent qui ébouriffe les cheveux, au parfum printanier de l’origan, aux chants liturgiques de certains dimanches matin, le tout réuni dans le bleu éclatant de la pochette : toujours, en Grèce , tout, chaque inspiration commence et se termine avec la mer. Même pour notre Europe, qui pour survivre doit continuer à parler grec, à penser en grec : quand il y a des mots, la violence n’est pas nécessaire. Il suffit d’un langage millénaire, de la conscience intime de chacun, pour revenir aux origines, comprendre le voyage et dessiner de nouveaux horizons : « L’homme est fait dans une poignée de levure acide, il naît comme un archange, il meurt comme un sauvage. Tout ce qui reste dans sa vie est une langue et une patrie, sa première consolation et son dernier espoir” (Nikos Gatsos).

Nikos Aliagas, L’esprit grec. Mes apophtegmes essentielsLes Belles Lettres, pagg. 238, euro 17



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