Une enquête est en cours menée conjointement par les armées tchadienne et française afin de déterminer les circonstances du drame qui s’est déroulé mardi à Faya-Largeau. Un infirmier militaire français a utilisé une arme à feu pour tuer par balle un soldat tchadien qu’il soignait et qui l’avait agressé avec un scalpel dans une base des forces françaises au nord du Tchad, a annoncé un gouverneur local.
« Un soldat tchadien, qui n’était pas dans un état normal, s’est rendu dans la base militaire de l’armée française pour se faire panser, a pris un scalpel et a blessé un infirmier militaire français », a expliqué le général Ali Maïde Kebir, gouverneur de la région du Borkou dont Faya-Largeau est la capitale. « L’infirmier a fait usage de son arme à feu et l’a tué », a-t-il poursuivi.
La population locale manifeste avant de se disperser
« Après avoir appris la mort du soldat tchadien, la population de Faya a manifesté toute la journée devant l’entrée de la base, a tenté d’y pénétrer mais sans succès et la foule s’est dispersée à la tombée de la nuit », a ajouté le gouverneur, qui qualifie l’agression contre l’infirmier de « cas isolé » et d’« incident ».
« Lors d’une consultation médicale pour les populations, un soldat tchadien en consultation a agressé un infirmier français avec un scalpel, et l’infirmier a dû faire usage de son arme », a confirmé un responsable des forces françaises au Sahel basées à N’Djamena, sous couvert d’anonymat, bien que disposant d’une base à Faya-Largeau où sont stationnés 40 militaires.
L’état du militaire français est “stabilisé”
« Les raisons de l’attaque ne sont pas connues. L’infirmier a reçu trois coups de scalpel au thorax, à la tête et au cou, mais son état est stable », a poursuivi cette source, assurant que l’infirmier avait « dû se défendre ». Cette garnison française est présente à Faya-Largeau depuis quarante ans, a précisé la source militaire française.