Un « Lac des Cygnes » plus canonique que passionné, celui du San Francisco Ballet (★★★★✩)

Le lac des cinémas ★★★★✩

Chorégraphie: Helgi Tomasson sur le classique de Petipa. Interprètes: Nikisha Fogo (Odette-Odile), Max Cauthron (Prince Siegfried), Rubén Cítores Nieto (Von Rothbart). Ballet de San Francisco. Orchestre principal du Teatro Real. direction musicale: Ming Luke. Lieu et date : Théâtre Royal de Madrid (X/21/2024)

Excellent équilibre du Teatro Real dans ce Le Lac des Cygnes avec lequel Tamara Rojo a présenté son San Francisco Ballet à Madrid. La compagnie que dirige désormais le danseur espagnol possède, comme on l’a vu, tous les éléments qui distinguent un grand ballet américain : un corps de danse canonique et une distribution éthérée qui fonctionne selon l’école de l’autre côté de l’étang, c’est-à-dire sans prendre de plaisir au plié, même pas pour les gros sauts. Peut-il y avoir une plus grande contradiction ?

Ce titre de Tchaïkovski, avec sa belle partition musicale et chorégraphique, est, par excellence, le classique du ballet qui ne pardonne pas, l’épreuve décisive avec laquelle toute grande compagnie démontre sa force et son état de forme. L’aborder à mi-vitesse, c’est se tirer une balle dans le pied, comme on l’a vu, sans aller plus loin, cet été à Barcelone, lorsque le Liceu a accueilli le Ballet du Teatro dell’Opera di Roma, qui, heureusement, était équipé, demande du directeur artistique du Liceu, d’un couple phare du Royal Ballet de Londres.

Chiffres

San Francisco peut accueillir jusqu’à quatre couples dirigeants différents, tous issus de ses propres rangs.

En revanche, la troupe de San Francisco peut se permettre de miser sur des personnalités issues de ses propres rangs. Jusqu’à quatre acteurs différents ont incarné Odette-Odile et le Prince Siegfried tout au long de cette semaine au Real. Et Tamara Rojo assure qu’elle en a laissé quelques autres à San Francisco, en colère de ne pas pouvoir également jouer dans ces débuts notables de la société à Madrid. Évidemment, tous n’ont pas offert une soirée d’émotion comme Sasha de Sola et Aaron Robinson lors de la première, mais ils élèvent la moyenne des autres ballets internationaux.

Le décor – très analogique – de ce « Lac des Cygnes » est très attractif et participe à l’élégance aristocratique du récit.

Théâtre Royal

Ce lundi, les protagonistes étaient la Suédoise d’origine jamaïcaine Nikisha Fogo, l’une des rares danseuses noires à se démarquer dans la troupe de ballet, et l’Américain Max Cauthorn, issu même de l’école de ballet de San Francisco. Tous deux très corrects dans leur exécution – remarquable ballon celui de Cauthron, dans la suspension parcourue, et éventuellement grâce au port de Fogo bras-, manquaient cependant quelque peu d’esprit pour des personnages emblématiques que le public du ballet a profondément intériorisés.

Quoi qu’il en soit, la précision géométrique du corps de ballet dans les scènes du cygne, ainsi qu’une scénographie attrayante et très analogique, palliaient à l’absence de protagonistes dans un Lac plus canonique que passionné. Il s’est fait remarquer, oui, dans le célèbre non trois dès le premier acte le Coréen Jihyun Choi (Prix Lausanne 2019), aux côtés de Joshua Jack Price et Kamryn Baldwin. Et la version chorégraphique de Helgi Tomasson rend l’histoire très compréhensible et justifie – enfin – l’apparition des danses du personnage au troisième acte, lorsqu’une danse espagnole, une hongroise, une napolitaine et une napolitaine défilent dans la salle de bal du palais. un russe

Logique argumentative

Dans cette version, ce sont les princesses européennes qui aspirent à épouser le prince qui exécutent les danses de personnages.

Dans cette version, ce sont les princesses européennes qui aspirent à épouser le prince qui exécutent ces danses avec leur entourage, afin qu’elles soient intégrées au récit. Bien sûr… aucun d’entre eux ne rend vraiment compte du folklore authentique qui imprègne ces merveilles de la danse populaire, si intelligemment soulignées en son temps par Petipá.

Le Real a donné un bon coup de pouce à Tamara Rojo en pariant sur son entreprise avec une telle urgence. Ce Lac Ils ont accepté dès qu’ils ont appris que le directeur artistique de l’époque de l’English National Ballet serait le nouveau directeur du San Francisco Ballet. C’était un début logique, surtout pour une compagnie qui s’était déjà produite au Gran Teatre del Liceu.

Le Lac des Cygnes fait ses adieux ce mardi 22 octobre au Teatro Real

Le Lac des Cygnes fait ses adieux ce mardi 22 octobre au Teatro Real

Théâtre Royal

C’était précisément lors des attentats du 11 septembre contre les Twin Towers. Et Joan Matabosch, actuel directeur artistique du Teatro Real puis directeur artistique du Liceu, se souvient de la suspension du spectacle ce jour-là et aussi de l’inquiétude de nombreux danseurs avec leurs familles et amis à New York et de leurs appels téléphoniques depuis le théâtre. . Rambla.

Ensuite, ils ont également apporté un Lac. Mais cette fois, le Real l’opposera à un autre contemporain qui sera présenté au Colisée de Madrid la saison prochaine. Ainsi que Gisèle a donné lieu à des lectures contemporaines qui ont marqué l’histoire – celle de Mats Ek, celle de David Dawson ou celle d’Akram Khan (avec justement Tamara Rojo en vedette) -, le Lac Il a connu son renouveau à la fin du XXe siècle, avec la version très primée de Matthew Bourne et qui n’est pas encore diffusée en Espagne. Et jusqu’ici, je peux lire.

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