Au lendemain de l’incident, de plus en plus de voix se sont élevées, notamment aux Philippines, pour que les États-Unis démontrent leur capacité à être un allié fiable dans le cadre d’un traité, a déclaré le Dr Koh.
« Certains d’entre eux espéraient que les États-Unis fourniraient un soutien plus tangible, notamment une action militaire contre la Chine. Pas nécessairement pour frapper la Chine par la force, mais au moins pour faire bien plus que simplement mener des exercices conjoints. C’est pourquoi je pense que les États-Unis sont sous pression. »
Dans le même temps, Washington est conscient que si les Philippines poursuivent leur revendication d’un plateau continental étendu, il existe une réelle possibilité d’une action chinoise, affirment les observateurs.
« Pour le gouvernement chinois, une telle décision constitue un véritable défi à sa ligne de conduite en neuf traits sur une base supposée historique », a déclaré le Dr Wong de l’Institut des affaires indo-pacifiques.
Il y a eu des spéculations selon lesquelles la Chine utilisait l’incident du 17 juin pour exprimer son mécontentement envers les Philippines, a déclaré le Dr Koh, soulignant que l’incident s’est produit seulement deux jours après que Manille a soumis sa réclamation à l’ONU.
« C’est donc une question délicate pour les États-Unis, car d’un côté, ils doivent se montrer comme un allié fiable en soutenant cette démarche juridique. Dans le même temps, ils doivent gérer la situation.
« Il s’agit d’une relation triangulaire très complexe entre les États-Unis, les Philippines et la Chine. »
LES OBSTACLES AUX REVENDICATIONS DES PHILIPPINES
Cela étant dit, les experts en droit maritime soulignent qu’il est peu probable que l’ONU traite la demande d’extension du plateau continental des Philippines, et encore moins qu’elle examine activement cette revendication.
Le problème est que certains pays – en l’occurrence la Chine et la Malaisie – ont demandé à l’ONU de ne pas agir ainsi.
« Étant donné que la CLCS ne fait pas de recommandations sur les demandes concernant des zones contestées, il est peu probable qu’elle recommande les limites que les Philippines recherchent », a déclaré le Dr Schultheiss, faisant référence à la Commission des Nations Unies sur les limites du plateau continental qui supervise ces questions.
Il a expliqué que même si les Philippines pourraient être en mesure de contester l’objection de la Chine en citant la décision d’arbitrage de 2016, la protestation de la Malaisie complique les choses car son rejet est dû au fait que la revendication de Manille est « projetée en utilisant les lignes de base du Sabah malaisien ».
« La soumission des Philippines peut donc être considérée comme une confirmation de la revendication de souveraineté territoriale des Philippines sur Sabah », a noté le Dr Schultheiss.
« Par conséquent, la question de savoir si la sentence arbitrale de 2016 ouvre potentiellement la voie à la CLCS pour examiner la demande d’extension du plateau continental des Philippines est peu susceptible d’être inscrite à l’ordre du jour ou d’être activement examinée par la CLCS.
« Il s’agit là d’un exemple de la manière dont les différends non résolus entre deux membres de l’ASEAN entravent leurs relations avec la Chine en mer de Chine méridionale. »
2024-07-13 01:00:00
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