Un nouveau record dans les greffes d’organes animaux : un rein de porc transplanté chez un être humain fonctionnel pendant plus d’un mois.

Un nouveau record dans les greffes d’organes animaux : un rein de porc transplanté chez un être humain fonctionnel pendant plus d’un mois.

Nouveau record pour les greffes d’organes animaux : un rein porcin transplanté chez un être humain est resté fonctionnel pendant plus d’un mois. Une prouesse rendue possible par l’analyse des signes de rejet de l’organe dont les résultats viennent de paraître.

Chaque année, 90 000 transplantations sont réalisées à travers le monde, dont environ 5000 en France. Mais ce n’est pas suffisant. La liste d’attente s’allonge pour les patients alors que le nombre de donneurs diminue – et c’est en partie normal. Grâce à la prévention routière et au progrès médical, il y a moins d’accidents et une meilleure prise en charge des AVC – et donc de facto moins de candidats aux dons.
Mais au côté des dons, de notre mort ou même de notre vivant, se développent des solutions expérimentales dont la plus avancée est la xénotransplantation, c’est-à-dire la greffe d’un organe provenant d’une autre espèce.
Les porcs, source théoriquement inépuisable d’organes
Mais de quelle espèce ? Si le singe a été un modèle de choix lors les premiers essais dans les années 1960, c’est à présent le porc qui est privilégié : sa physiologie est proche de la nôtre, ses organes ont à peu près le même volume et surtout, on sait les élever en nombre. Ces animaux pourraient ainsi représenter une source illimitée et théoriquement inépuisable d’organes.

Et comme pour les greffes entre humains, le principal frein à la réussite des xénogreffes reste le rejet. La barrière immunologique entre espèces a longtemps limité son développement. Mais depuis l’avènement des outils d’édition du génome, comme les ciseaux moléculaires CRISPR-CAS9, ces animaux sont à présent génétiquement modifiés pour éviter le pire des rejets : le rejet ULTRA aigu, où l’organe est immédiatement reconnu – à raison – comme étranger.

Ces avancées génétiques ont permis en 2021 à l’équipe américaine de l’hôpital Langone à New York de réaliser les premières xénogreffes de reins de porcs chez des patients en état de mort cérébrale. Des greffons ont été maintenus pendant 54 heures sans signe de rejet fulgurant – mais un rejet peut-il se former à bas bruit ? C’est ce que met en évidence cette nouvelle publication parue dans la revue The Lancet, qui a analysé des morceaux de tissus de ces xénogreffes.
Entretien avec Valentin Goutaudier, médecin, chercheur au Centre d’expertise de la transplantation multi-organes de Paris et co-premier auteur de l’étude avec Alexandre Loupy et Alessia Giarraputo.

Ces résultats ont permis à l’équipe américaine d’affiner leur protocole pour limiter le rejet et de réaliser une nouvelle xénogreffe au milieu du mois de juillet. Cette fois, le rein porcin a été maintenu 32 jours – un record, toujours chez un patient en état de mort cérébrale. Les organes sont fonctionnels et aucun signe de rejet aigu n’a été mis en évidence. L’équipe française a déjà reçu les nouveaux échantillons pour scruter les signes d’un rejet plus timide et c’est déjà un pas de géant dans la xénotransplantation.
Entretien avec Valentin Goutaudier, médecin, chercheur au Centre d’expertise de la transplantation multi-organes de Paris.

Cas particulier, en janvier 2022, un patient vivant a reçu une xénogreffe de cœur porc, mais il s’agissait d’une mesure à titre compassionnel. Pour l’instant en France, les lois bioéthiques ne permettent aucune de ces interventions, mais côté américain, des essais cliniques chez des patients vivants pour des greffes de reins sont envisagés dès l’année prochaine.
#Pénurie #mondiale #dorganes #lespoir #xénogreffe
2023-08-28 17:52:18

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