Le CHU de Saint-Pierre propose une nouvelle opération chirurgicale visant à améliorer la respiration des patients ayant un lourd passé de tabagisme et dont les cellules pulmonaires sont détruites. Explications.
Il y a quelques jours, Santé Publique France a publié les derniers résultats de son baromètre sur le tabagisme dans le département en 2021. À La Réunion, le nombre de fumeurs quotidiens était estimé cette année-là à 120 000 personnes. Un chiffre en baisse, car cela représente 21% de la population âgée de 18 à 75 ans, contre 25% en 2014.
Cependant, environ 70% des fumeurs réunionnais expriment le désir d’arrêter cette mauvaise habitude qui est rappelons-le, le premier facteur de cancer. Plus facile à dire qu’à faire, diront bon nombre d’entre eux.
Ceux qui ont fumé beaucoup et longtemps voient avec le temps les conséquences sur leur respiration. Un problème que le service de pneumologie du CHU Sud peut désormais traiter, car il a mis en place un nouveau traitement chirurgical. Cependant, il ne s’adresse pas à tout le monde, car il concerne uniquement les patients dont les zones pulmonaires sont détruites, souvent de gros fumeurs souffrant de ce que l’on appelle l'”emphysème pulmonaire”.
“Ce sont des patients qui ont un emphysème pulmonaire : ils ont généralement un passé de tabagisme, principalement des gros fumeurs qui ont une destruction de leurs tissus pulmonaires suite à ce tabagisme”, explique Valérian Bourinet, chef du service pneumologie du CHU de Saint-Pierre.
Le traitement consiste en une opération chirurgicale au cours de laquelle des valves sont posées dans les bronches pour améliorer le confort de vie des patients. Ces valves vont permettre de dégonfler les zones pulmonaires très endommagées par l’emphysème et qui ne sont plus utiles à la respiration, explique le docteur Valérian Bourinet, chef du service pneumologie du CHU de Saint-Pierre.
“Les bronches sont les conduits qui amènent l’air de la bouche jusqu’aux alvéoles pulmonaires lors de la respiration. Ce sont ces conduits qui seront le lieu d’installation de ces valves à sens unique, qui permettent uniquement l’évacuation de l’air pulmonaire mais l’empêchent de revenir dans le poumon”, précise Valérian Bourinet, chef du service pneumologie du CHU de Saint-Pierre.
L’effet de ce traitement est presque immédiatement constaté.
Cependant, il s’agit seulement d’un traitement palliatif et le traitement de l’emphysème ne permet en aucun cas de régénérer les poumons. “C’est un traitement palliatif qui améliore la qualité de vie et la respiration des patients. Mais ce qui est détruit par l’emphysème est irréversible, cela ne poussera pas : le poumon est un organe qui ne se régénère pas. Cela permet simplement d’optimiser le fonctionnement des zones pulmonaires efficaces et respirant correctement, et de réduire au minimum l’espace occupé par les zones non fonctionnelles pour ne pas gêner la respiration”, explique Valérian Bourinet, chef du service pneumologie du CHU de Saint-Pierre.
Ce traitement est proposé après consultation chez un pneumologue, car il faut répondre à plusieurs critères pour y prétendre, notamment la présence de ces fameuses zones pulmonaires détruites.
Deux patients ont déjà été opérés en juin au CHU de Saint-Pierre. Plusieurs centaines de patients sont traités en France depuis 2020 selon cette technique. Ils ont en moyenne entre 50 et 70 ans.
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