“Pour cette tâche, nous avons développé un algorithme basé sur l’IA, qui prend des images 3D haute résolution du visage et produit 200 mesures ou ‘traits’ uniques”, a expliqué le professeur Gennady Roshchupkin du centre médical Erasmus de Rotterdam.
“Nous les avons analysés pour rechercher des associations avec l’exposition prénatale à l’alcool et nous avons développé des cartes thermiques pour afficher les traits faciaux particuliers associés à la consommation d’alcool de la mère.”
Les mères qui n’ont pas bu pendant trois mois avant de tomber enceinte ou à tout moment avant la naissance de leur enfant constituaient le groupe témoin et ont été comparées aux femmes qui buvaient avant la conception mais qui ont arrêté pendant la grossesse et aux femmes qui ont bu tout au long.
L’équipe a découvert que même les femmes qui buvaient moins de 12 grammes d’alcool par semaine, soit l’équivalent d’une bière de 330 ml ou d’un verre de vin de 175 ml, au cours des trois mois précédant la grossesse avaient des bébés au visage légèrement altéré.
Le professeur Roshchupkin a déclaré au Telegraph qu’il existait une relation significative entre ce faible niveau de consommation d’alcool avant la grossesse et les changements faciaux.
“Nous avons trouvé une association statistiquement significative entre l’exposition prénatale à l’alcool et la forme du visage chez les enfants de neuf ans”, a déclaré M. Xianjing Liu, premier auteur de l’étude et étudiant au doctorat.
“Plus les mères buvaient d’alcool, plus il y avait de changements statistiquement significatifs.”
L’algorithme a révélé que les enfants exposés à l’alcool dans l’utérus étaient plus susceptibles d’avoir le bout du nez retroussé, le nez raccourci, le menton tourné et les régions liées aux paupières inférieures retournées.
“Miroir de la santé”
Les changements s’étaient estompés et n’étaient pas détectables par le système informatique à l’âge de 13 ans, et les scientifiques disent que même à neuf ans, lorsque l’ordinateur a trouvé les différences, les différences ne seraient pas perceptibles à l’œil humain.
Le professeur Roshchupkin dit que le visage est un “miroir de santé” car il reflète le bien-être général d’un enfant et que cette étude indique que l’exposition à l’alcool peut entraîner des problèmes plus profonds.
“Il est important de souligner que le visage reflète simplement la santé globale”, a-t-il déclaré au Telegraph.
“Cela signifie donc qu’en plus des différences faciales, il pourrait y avoir d’autres effets de l’alcool sur la santé. Bien sûr, nous ne le savons pas avec certitude, mais il vaut mieux être très prudent et nous devons approfondir nos recherches. »
Il a ajouté: “Il est crucial de souligner qu’il n’y a pas de niveau de consommation d’alcool sûr établi pendant la grossesse et qu’il est conseillé de cesser de boire de l’alcool avant même la conception pour assurer des résultats de santé optimaux pour la mère et le fœtus en développement.”
“Des investigations supplémentaires sur le mécanisme d’association sont nécessaires pour bien comprendre comment l’association se développe puis s’affaiblit avec l’âge.”
Les résultats sont publiés dans la revue Human Reproduction.
