Un propriétaire peine à vendre sa maison neuve à Saint-Donat

Un propriétaire peine à vendre sa maison neuve à Saint-Donat

Michel Scott veut changer de patelin. St-Donat est une ville magnifique, mais Michel aimerait déménager dans un endroit plus populeux, avec plus d’activité et de gens à rencontrer. Le problème: son bungalow, de plus de 1000 pieds carrés et encore tout neuf, tarde à trouver preneur.

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«Moi je ne suis pas tant préoccupé par les hauts et les bas du marché, ou le fait que les prix pourraient baisser, mais les acheteurs oui, on dirait. Ça se vend moins rapidement que ça devrait en ce moment».

Construite en 2021, le bungalow d’un étage possède deux chambres et une salle de bain, de grandes fenêtres qui procurent beaucoup de luminosité, des planchers chauffants partout, un foyer au bois et des comptoirs en quartz. Le terrain fait quant à lui 7805 pieds carrés. On y trouve un cabanon et le terrassement vient à peine d’être terminé.

«J’ai l’impression que c’est long parce que les gens en ce moment hésitent à se commettre, dit-il. Le marché s’est refroidi à cause de la hausse des taux d’intérêt. Il y a beaucoup d’actions sur l’annonce qui paraît sur internet, mais j’ai juste eu trois visites jusqu’ici».

Celui qui travaille comme gérant de la SAQ du village a mis sa maison en vente en février, lui-même avec le service DuProprio. Il demandait alors 600 000 $. Il a baissé deux fois le prix et il est maintenant prêt à laisser aller sa maison pour 417 000 $. «Juste à côté de chez moi, le propriétaire demandait 600 000 $, une maison neuve aussi. Il l’a finalement vendu autour de 589 000 $ il y a un mois», dit-il.

Situé à moins de 5 minutes des monts de ski Garceau et La Réserve, la maison a tout pour plaire aux amateurs de plein air. En quelques pas, on accède directement à la forêt et aux sentiers aménagés qui mènent jusqu’à la plage et au lac Archambault. «J’ai un produit neuf, la rue vient d’être faite ainsi que l’aqueduc pour l’eau courante. Et ça peut être utilisé autant comme maison que comme chalet.»

Michel espère que la pause de la Banque du Canada, qui a cessé d’augmenter ses taux, aidera à rendre les acheteurs moins frileux. « On dit même que les taux pourraient descendre à l’automne, alors ça devrait aider un peu. »

COMMENTAIRE DE L’EXPERT

Renaud Thibault a travaillé 35 ans dans le domaine immobilier. Pendant les 18 dernières années, il était propriétaire avec sa conjointe d’une agence Remax dans le secteur de Terrebonne, Mascouche et Repentigny. Quand il a vendu son agence en juillet, le couple avait 165 courtiers sous leur aile.

En 35 ans de métier, la hausse des prix depuis cinq ans est la plus grosse qu’il ait vue. « J’ai vu des périodes comme le boom au début des années 2000, mais jamais comme ce qu’on vient de vivre. C’est quelque chose d’unique dans l’histoire », dit-il.

Le problème, c’est que ça peut pousser certains vendeurs à commettre des erreurs, dit-il. La plupart des gens veulent profiter de la manne qui passe, et peuvent du même coup surévaluer leur propriété.

«Un moment donné, tout le monde pense que sa maison vaut un million, mais ce n’est pas la réalité. Quand il y a eu un boom pendant la pandémie, il n’y avait rien à vendre et tout le monde voulait sortir de la ville pour aller en banlieue, alors les gens étaient prêts à payer n’importe quel prix. Mais en ce moment, les prix sont élevés et les acheteurs se font dire constamment que les taux d’intérêt sont hauts et qu’ils doivent être prudents, alors ça change un peu la donne», explique Renaud Thibault.

Dans le cas de Michel Scott et sa maison, il a peut-être été trop gourmand, estime notre expert, ce qui l’a obligé à diminuer son prix de vente. Or, le danger dans son cas, c’est de « brûler » sa maison pour un certain temps, dit M. Thibault. Surtout dans un petit marché comme Saint-Donat, où il n’y a pas des centaines de maisons à vendre. «Le risque, c’est que les acheteurs potentiels remarquent son annonce et voient que ça fait deux fois qu’il baisse son prix. Certains vont se dire : on va attendre, elle va peut-être baisser encore. Elle est peut-être encore trop chère», dit-il.

La leçon dans ce cas-ci : faire très attention pour mettre le bon prix au départ. Il faut faire ses devoirs pour trouver les comparables et les statistiques pertinentes sur notre quartier. « Parmi les vendeurs qui travaillent seuls, sans l’aide d’un courtier, plusieurs ont les compétences pour faire ça, mais il y en a aussi beaucoup qui ne s’y connaissent pas trop et qui ne trouvent pas de comparables pour leur maison. »

Prenez aussi garde aux voisins. Certains aiment exagérer, et ne vous disent pas toute la vérité. «Il faut parfois se méfier des voisins qui disent qu’ils ont vendu, par exemple, 500 000 $, alors que dans la réalité ils ont vendu au prix de 400 000 $. Certains aiment se vanter et dire qu’ils ont vendu plus cher que le marché, j’en ai vu beaucoup comme ça», raconte-t-il.

Si vous vendez seul, posez-vous la question suivante, conseille Renaud Thibault : sur quoi ai-je basé mon prix affiché? Trop souvent, on ne possède pas assez d’information sur des maisons comparables ni de statistiques pour nous aider, et on décide quand même d’afficher un prix. Mais même si on fait confiance à notre jugement, ce n’est peut-être pas le bon.

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