2024-02-14 02:01:57
Gianluigi Trianni
La santé publique, le NHS, en Italie est déjà différenciée par région. L’échec de cette différenciation est évident et il est irresponsable de l’accentuer comme le prévoit le projet de loi sur l’autonomie régionale différenciée (par commodité DDL Calderoli). Le régionalisme différencié préfigure les impôts régionaux et la retenue d’impôts sur une base territoriale, brisant toute idée de répartition équitable des ressources (lire ici)
Avec l’approbation par le Sénat du DDL no. 615 sur l’autonomie régionale différenciée (pour commodité DDL Calderoli), le 23 janvier était un mardi noir pour le Service National de Santé, pour la Santé et pour la République. (1) Ce ne sera pas la dernière, rébus sic stantibus. Le gouvernement Meloni et sa majorité poursuivent en effet le processus parlementaire d’autonomie, même si l’opinion publique est à plus de 60% contre. La santé publique, le NHS, en Italie est déjà différenciée par région. L’échec de cette différenciation est évident et il est irresponsable de l’accentuer. Ceci est démontré par les données consolidées sur les soins de santé et la gestion.
En 2018, le taux standardisé de mortalité évitable pour 100 000 habitantsindicateur de qualité et d’efficacité des soins, a fluctué de 14,8% dans le Trentin-Haut-Adige à 20,8% en Campanie. (Figure 1)
Figure 1. Mortalité évitable (voir note) pour 100 000 habitants
Utiliser: Mortalité évitable :
- Mortalité traitable: causes de décès qui peuvent être principalement évitées grâce à des soins de santé rapides et efficaces, y compris la prévention secondaire
- Mortalité évitable: causes de décès qui peuvent être évitées principalement grâce à une intervention efficace de santé publique et à la prévention primaire
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En 2019, la fourniture des niveaux essentiels d’assistance (LEA), le LEP (Niveaux de performance essentiels) en soins de santé, obligatoire pour tous les services régionaux de santé, a fluctué de 93,4% en Émilie-Romagne à 56,3 en Sardaigne. En 2022, l’efficacité opérationnelle mesurée avec des indicateurs combinés a fluctué de 59 % en Vénétie à 30 % en Calabre. En 2020, les dépenses publiques de santé par habitant ont fluctué entre 2 715 € dans la Vallée d’Aoste et 1 942 € en Campanie, avec une différence de 773 € par habitant. Il est également significatif que les dépenses privées soient passées dans le même temps de 987 € par habitant dans la Vallée d’Aoste à 406 € en Campanie, avec une différence de 581 €.
L’organisation du NHS dans les différentes régions est également différente. Le cas le plus important, parce qu’il est précurseur et emblématique de la création du marché de la santé en Italie, poursuivi par les politiques et les partis néolibéraux, est celui de la Lombardie.
Lombardieelle est en effet dotée d’agences territoriales sociales et sanitaires (ASST), fournissant exclusivement des services en concurrence avec les entreprises privées, et d’agences de protection de la santé (ATS), titulaires exclusives de conventions/contrats d’approvisionnement avec des prestataires publics et privés. Le contraste avec le 833/78 de cette organisation de santé publique imposée par Formigoni avec LR n°33/’09 et renouvelé par LR 22/’21), coupablement accepté sans opposition par le gouvernement Draghi-Speranza, est clair. En partant de la centralisation des fonctions achats et/ou des territoires territoriaux d’assistance et sans énumérer ici toutes les typologies, on constate qu’il n’existe pas de région qui dispose d’une organisation de soins identique à celle d’une autre.
Les mêmes professionnels salariés sont « enfermés » dans des « cages salariales » avec des rémunérations différentes selon les régions et entre les entreprises de santé. Au fil des années, en effet, la « facture salariale » s’est différenciée entre les services régionaux de santé et, au sein de ceux-ci, entre les entreprises, en raison de la succession, contrat après contrat jusqu’à celui du secteur de l’année dernière, d’augmentations en pourcentage de l’historique et non « par capitation », outre l’usage différent de l’institution du « partage ». A cela s’ajoutent les soi-disant “plans de relance”, c’est-à-dire le gel forcé de toutes les dépenses en cas de déficit égal à 7% par rapport aux objectifs de finances publiques établis sur la base du “Pacte européen de stabilité et de croissance”, créé en 1997. .
Avec le DDL Calderoli, la majorité et le gouvernement Meloni ont cependant commencé à transformer les simples différences actuelles dans l’efficacité administrative de la structure régionale du NHS en matière de santé, en une calamité sociale pour les citoyens. Dans toutes les régions, non seulement au Sud, mais aussi au Centre et au Nord. Les régions, toutes ordinaires et autonomes, deviendrontagents régionaux» du démantèlement du NHS et de la privatisation et financiarisation progressive des soins de santé en Italie. (2) Une « voie régionale décentralisée et autonome » vers le néolibéralisme, en somme, à travers la « balkanisation » subversive de la République et de ses structures administratives régionales.
Ceux qui en souffriront en premier lieu, les salariés, les chômeurs et les professionnels qui, dans toutes les régions, sans distinction entre Nord, Centre et Sud, ne se situent pas dans les tranches de revenus très élevés.et devra renoncer aux soins ou aux coûts élevés, qui augmentent d’année en année, des polices d’assurance et/ou de l’accès aux traitements à paiement direct (de leur poche). Ceci est confirmé par les dispositions combinées de la loi de finances 2024, de la DDL Calderoli et du décret Milleproroghe 2024. La loi de finances 2024 a alloué environ 131 milliards d’euros au Fonds national de santé (FSN), soit 10 de moins que les 141 milliards estimés sans augmentations pour 2022 autres que celles de l’inflation cumulée, qui était de 9 %. En 2024, quel que soit le montant de l’inflation qui sera enregistré en fin d’année, le FSN sera donc encore plus insuffisant pour financer le NHS. Et la fragmentation en 19 Services Régionaux de Santé (SSR) plus 2 Provinciaux ne contribuera pas à résoudre ce problème, même pour les régions du Nord.
Le DDL Calderoli est clair : les LEA/LEP sont financés dans les « limites des ressources prévues par la loi budgétaire » (art.4) et les « charges nouvelles ou plus importantes sur les finances publiques » sont exclues. (art.9). Déconcentration ou pas, celles qui devront couper dans les services publics et les privatiser seront les Régions et aussi les Communes, qui sur le plan politique en tout cas, et parfois aussi sur le plan institutionnel (Conférences territoriales socio-sanitaires), participent à la planification des services de santé. Enfin, le décret Milleproroghe 2024 ne retardera pas la déconcentration en matière de santé à la fois parce que les LEA sont déjà en vigueur avec l’arrêté du Premier ministre de 2017 qui les a mises à jour, et parce que l’arrêté ministériel du 23/01/2023 relatif aux tarifs est en vigueur depuis le 24/01. .01, et parce que le FSN, en fait, les finance, bien que bien en deçà de ce qui est nécessaire.
Dès que le DDL Calderoli entrera en vigueur avec l’approbation de la Chambre, pour la Vénétie, la Lombardie et l’Émilie-Romagne, nous reprendrons les accords préalables de 2018 et 2019 (art. 11), et les soins de santé ont été demandés pratiquement dans le même forme par tous et trEt. (Tableau 1).
Tableau 1
De plus, à partir du même moment, les trois régions pourraient obtenir une autonomie dans les neuf matières non liées au LEP.. Parmi ceux-ci figure le thème des « professions », qui, dans le domaine de la santé, désigne le domaine des associations médicales et d’autres professions. (3) Les régions restantes n’auront qu’à s’adapter ou à déclencher des conflits politico-administratifs avec l’État et/ou entre elles. Avec le DDL de Calderoli, l’attaque contre la santé sera bien plus étendue que l’attaque directe et spécifique contre le seul NHS, puisque le ” protection de la santé”, elle est poursuivie en premier lieu par l’adoption de la prévention primaire comme critère directeur contraignant dans toutes les politiques, et donc dans toutes les autres matières “décentralisées”. Un au hasard, l’environnement ! Mais si vous regardez bien, directement ou pas, tous les autres aussi
D’où la nécessité logique de s’opposer « dans son ensemble » à l’autonomie différenciée, de ne pas se limiter à demander que les soins de santé en soient extrapolés. La mise en place d’une autonomie différenciée, liée au mandat de Premier ministre, bat son plein. Le gouvernement et le Parlement « n’écoutent pas la raison ». L’opposition des forces politiques, sociales et d’une grande partie des associations est sans résultat : leur perception/cognition de la gravité subversive du processus politique de « démocratie » en cours semble très limitée, d’où l’absence de conviction et d’incisivité politique. actes.
D’où la nécessité de relancer les luttes syndicales et sociales, de demander aux Régions de présenter les recours appropriés devant la Cour Constitutionnelle et, surtout, d’organiser un référendum. (4)
Gianluigi Trianni, médecin de santé publique.
Les références
- Viesti, Les mini-sécessions, bombardent en silence – Il Fatto Quotidiano 24.01.23
- Trianni, A Gazzetti « Privatocratie » et soins de santé en Italie Privatisation, concentration du capital et financiarisation – Travail et santé n. 6 23.06
- Simonetti Autonomie dans les soins de santé : ce qui est attendu et ce qui existe déjà – Il Sole24ore Sanità 23.02.06
- Villone. Autonomie régionale la route est la Consulta – La Repubblica 24.01.24
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