“Un résident canadien aurait aidé à passer plus de 1000 migrants indiens par Akwesasne”

Un résident canadien aurait profité de sa position privilégiée pour faire passer « plus de 1000 » clandestins indiens à travers la frontière américaine, en passant par la communauté autochtone d’Akwesasne. Cette révélation a suscité une grande préoccupation parmi les autorités canadiennes et américaines, car elle met en lumière les failles dans le contrôle de la frontière et dans la lutte contre l’immigration illégale. Dans cet article, nous explorons les dessous de cette affaire et ses conséquences potentielles.


Un homme a été arrêté par la police canadienne après une demande des autorités américaines à la fin du mois de juin. Les documents judiciaires consultés par Radio-Canada indiquent que Simranjit Singh aurait été grandement impliqué dans un vaste trafic de clandestins. Il aurait organisé la traversée de citoyens indiens du Canada vers les États-Unis, en passant par le fleuve Saint-Laurent et par la réserve mohawk d’Akwesasne. Cette affaire n’est pas sans rappeler le naufrage récent d’une embarcation pleine de migrants au même endroit. La semaine dernière, huit corps ont été retrouvés, y compris ceux de deux jeunes enfants. Deux familles, respectivement d’origine indienne et roumaine, tentaient de quitter le Canada pour se rendre aux États-Unis en empruntant la Voie maritime.

Selon les documents judiciaires provenant de la Cour supérieure de l’Ontario, l’enquête américaine a collecté des preuves impliquant M. Singh dans quatre incidents visant 13 ressortissants indiens entre mars 2020 et avril 2022. La Cour parle même d’un redoutable et solide dossier contre l’accusé, qui comprend de la surveillance, des témoignages et des échanges sur Facebook entre M. Singh et deux complices chargés de transporter les migrants aux États-Unis.

Les allégations américaines présentées à la justice ontarienne indiquent que l’accusé transportait des citoyens indiens à Cornwall, puis il les présentait à des transporteurs qu’il avait recrutés et payés. Ces derniers les faisaient ensuite traverser clandestinement le fleuve Saint-Laurent jusqu’aux États-Unis. Selon un des transporteurs cités dans les documents de cour, l’accusé leur versait entre 2000 $ et 3000 $ par personne emmenée en bateau jusqu’aux États-Unis. En même temps, selon l’enquête américaine, M. Singh demandait jusqu’à 14 000 $ à chacun de ses compatriotes pour cette traversée.

M. Singh fait face à neuf chefs d’accusation pour trafic de migrants et pour complots afin de faciliter l’entrée illégale de citoyens indiens aux États-Unis. Âgé de 40 ans, il s’est installé au Canada en 2010 avant de faire une demande d’asile, qui a été refusée. Il faisait l’objet d’une mesure de renvoi par les autorités canadiennes, qui a été repoussée en raison de la pandémie et de l’absence de documents pour voyager. S’il est reconnu coupable, Simranjit Singh risque entre 5 et 15 ans de prison aux États-Unis, indique le bureau du procureur du district nord de New York.

En août de l’année dernière, la Cour supérieure de l’Ontario avait refusé sa demande de libération sous caution en évoquant notamment des accusations extrêmement graves et un stratagème lucratif qui impliquait plusieurs personnes et qui portait atteinte à l’intégrité de la frontière canado-américaine. Le juge précise également que M. Singh semble avoir tiré des revenus substantiels de cette activité illégale.

Selon les autorités, un tel trafic est connu depuis plusieurs années dans la région. Déjà en 2012, cette région était considérée comme un point névralgique non seulement pour la contrebande et la circulation de drogues, mais aussi pour le passage de clandestins, selon un rapport du gouvernement canadien. Ce trafic a débuté en mars 2020 et se poursuit encore aujourd’hui.

L’enquête a été menée à la fois par les services frontaliers américains et canadiens, par la Sécurité intérieure américaine, par la Gendarmerie royale du Canada et par la police ontarienne. L’avocat de l’accusé n’a pas souhaité émettre de commentaires.

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