Un risque inquiétant pour la population riveraine autour du zoning pétrochimique

Un risque inquiétant pour la population riveraine autour du zoning pétrochimique

En établissant ces comparaisons, le rapport indique immédiatement que la contamination est élevée, en citant : ” la plupart des participants présentent des taux supérieurs aux taux médians (P50) mis en évidence dans la population liégeoise “.

Un risque pour le bébé est fortement suspecté.

Détaillons plusieurs substances :

Pour le PFHxS, tous les participants dépassent la médiane de la population liégeoise et 7 sur 8 sont au-dessus de la P95. Malheureusement, il n’y a pas de valeurs HBM pour cette substance. Si on prend la médiane des 8 personnes de Feluy pour le PFHxS (4,59 µg/L), le groupe est environ 4 fois plus exposé que la population générale (1,07 µg/L). Tous les volontaires dépassent aussi la valeur médiane de l’étude autour de 3M. Attention, il faut prendre ce résultat avec une grande prudence vu le faible nombre d’échantillons.

Pour le PFOA, un PFAS documenté comme faisant partie des plus toxiques, 5 participants sur 8 dépassent la valeur idéale (HBM-I) de 2 µg/L. Ce qui n’est pas inhabituel dans la population générale. Par contre, aucun ne dépasse le seuil d’alerte (HBM-II) pour cette substance.

Pour le PFOS, également considéré comme un des PFAS les plus toxiques, 6 volontaires sur 8 dépassent la HBM-I et même deux individus sont au-dessus du seuil d’alerte allemand (HBM-II). Selon les scientifiques, un risque pour leur santé est donc possible et des actions sont donc requises afin de réduire leur exposition à ce polluant. Parmi ces deux individus, il y a une femme en âge de procréer. Le rapport mentionne qu’en cas de grossesse, ” un risque pour le bébé est fortement suspecté “. De nouveau, si on prend la valeur médiane du groupe des 8 volontaires de Feluy (9,06 µg/L), elle est presque 5 fois plus élevée que celle de la population générale (1,91 µg/L). Un individu se situe même au-dessus du taux médian (P50) de Zwijndrecht. De la même façon, on ne peut pas généraliser les conclusions de ce test à l’ensemble de la population qui vit autour du zoning. Il faudrait élargir le nombre d’échantillons pour avoir une base statistique plus solide.

Au regard de ce test d’orientation, les deux substances les plus problématiques dans le sang des 8 personnes vivant à proximité du zoning pétrochimique sont le PFHxS et le PFOS. Souvenez-vous, ces deux PFAS se retrouvaient au rejet des eaux usées de TotalEnergies Petrochemicals mais également dans la tache de pollution du dépôt pétrolier.

Par contre, le PFHxA présent en grande quantité dans le bassin d’orage à côté de Chemviron ne se retrouve pas dans le sang des 8 volontaires. L’impact de Chemviron sur la population semble a priori moins important.

Mon combat va commencer

Ces résultats font évidemment réagir la population riveraine. Dans les yeux de Nancy Hoebeke qui a grandi à côté de TotalEnergies, on sent un mélange de tristesse et de révolte : ” C’est abracadabrant. Je n’en reviens pas. Mon combat va commencer maintenant. Je vais me battre. Je vais rentrer dans un comité de riverains pour aller demander des comptes parce que maintenant, on a des chiffres “.

Avant que nous partions à leur rencontre, ces habitants pour la plupart n’avaient jamais entendu parler des PFAS. Aujourd’hui, ces analyses représentent un espoir. Celui d’être entendu par les pouvoirs publics. Des pouvoirs publics qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, n’ont toujours pas fixé de limites de rejet pour les PFAS dans le permis de TotalEnergies Petrochemicals.

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