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Un siècle d’existence pour la bague Trinity de Cartier: une réinvention réussie

by Nouvelles
Un siècle d’existence pour la bague Trinity de Cartier: une réinvention réussie

Cette année, l’anneau préféré de Jean Cocteau, la Trinity de Cartier, célèbre un siècle d’existence. L’occasion pour la grande marque de luxe française – propriété du groupe suisse Richemont – de mettre sur le marché un nouveau lot de déclinaisons pour ce grand classique. Pour Marie-Laure Cérède, directrice de la création, et ses équipes à Paris, c’est l’aboutissement de quelque deux ans de réflexions, de dessins et de prototypages minutieux.

Pour Marie-Laure Cérède, ces nouvelles déclinaisons sont l’aboutissement de quelque deux ans de réflexions, de dessins et de prototypages minutieux.

Voilà une bague reconnaissable entre mille, sa légende la précède, elle a été vue, portée, revendiquée, adorée… et on vous demande de la réinventer. Comment s’y prend-on quand on reçoit ce genre de mission?
En termes de difficulté, je dirais qu’il n’y a pas pire. Refaire des icônes, c’est déjà très dur. Il y a une telle attente, une telle connaissance du produit. En plus, les anneaux pour un designer, c’est quand même le plus difficile à faire aboutir, parce que c’est déjà une forme parfaite. Quand on a mesuré le niveau du challenge, ça nous a semblé impossible. Mais on a quand même essayé, c’était excitant, et on s’est dit – c’est essentiel – que si on n’y arrivait pas, on ne sortirait pas quelque chose à tout prix. Libérés de la pression du résultat, on a fini par trouver, et relativement rapidement en plus.

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Concrètement, par quoi avez-vous commencé?
On n’allait pas pouvoir utiliser une recette classique. Commencer par le dessin, comme on le fait d’ordinaire pour toutes nos créations, cela n’allait pas être possible avec la Trinity. Alors on a commencé directement par réfléchir aux volumes. La Trinity, c’est quoi? Trois en un, bien sûr, des valeurs universelles et inclusives, l’amour, l’amitié, la fidélité, une bague qui peut être portée par des hommes, des femmes, tout le monde. Mais surtout, c’est un objet intime et fondamentalement ludique. J’ai vu toutes les personnes qui la portent jouer avec, la faire tourner, rouler, au doigt ou dans la main. L’analogie peut paraître naïve, mais pour moi, c’est comme les objets «satisfaisants» qu’aiment les enfants. Tout en restant d’une élégance absolue. Trinity, c’est un objet en vie, un objet vivant pour son porteur. À partir de là, c’était à nous de jouer, littéralement, pour apporter un point de vue moderne sur cette bague. Je vais vous montrer, ça sera plus explicite.

(Elle sort des planches sur lesquelles la bague originelle est entourée de tout petits bonshommes stylisés qui poussent la matière, la compressent, jusqu’à ce qu’elle plie et se déforme.)

On s’est mis à jouer comme ça, en poussant le volume, par tout petits morceaux, très subtilement. Et c’est très impressionnant, parce qu’il suffit de très peu de choses pour perdre complètement la Trinity. Si on perd la pureté, l’ergonomie, dès qu’on devient visuellement trop compliqué, on se met à dire autre chose, ça devient décoratif. Je ne sais pas combien de prototypes on a faits jusqu’à isoler la forme en coussin de la Trinity Box. À partir de là, on a travaillé comme en sculpture, en enlevant de la matière par dixième de millimètre jusqu’à obtenir le bon arrondi, le bon galbe, pour que le mouvement des anneaux reste fluide.

La Trinity One s'inspire des Kumiki Puzzles japonais, ces objets en bois, d'apparence simple, formés de plusieurs pièces. - © Antoine Pividori / Antoine Pividori © Cartier
La Trinity One s’inspire des Kumiki Puzzles japonais, ces objets en bois, d’apparence simple, formés de plusieurs pièces. – © Antoine Pividori / Antoine Pividori © Cartier

Vous dites «coussin», c’est pour ne pas dire «carré»?
Parce que ce n’est pas un carré. Ce sont les arrondis qui font toute l’ergonomie de l’objet, qui font que les trois éléments continuent de rouler et que la bague reste joueuse. Notre démarche n’a jamais été de transformer un rond en carré.

Pour ce centenaire, vous proposez aussi d’autres nouveautés, dont la bague Trinity One…

Ce modèle, lui aussi, a une histoire différente de celle qu’on imagine. Ce ne sont pas simplement trois anneaux fusionnés. Mais un anneau, déconstruit en trois éléments. Vous connaissez les Kumiki Puzzles japonais? Ce sont ces objets en bois, d’apparence simple, formés de plusieurs pièces. Ils sont souvent plus difficiles à reconstruire qu’on ne le pense. Cette bague, c’est comme un défi qu’on lance à son porteur. Et puis, ce n’est jamais le même bijou. On peut la porter à plusieurs doigts, dans une attitude très rock ou très classique, discrète, ou habillée. À mon sens, c’est exactement ce qu’on attend d’un bijou transformable aujourd’hui: qu’il puisse nous suivre toute la journée, et dans toutes nos envies.

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