2024-10-24 21:00:00
Le cancer de la prostate est un tueur silencieux. Chez la plupart des hommes, elle est traitable, mais dans certains cas, elle résiste à toutes les thérapies connues et devient extrêmement mortelle.
L’équipe des professeurs Lloyd Trotman a découvert que le supplément prooxydant ménadione ralentit la progression du cancer de la prostate chez la souris. Ce supplément est un précurseur de la vitamine K, que l’on trouve couramment dans les légumes à feuilles vertes. La ménadione est un composé synthétique qui agit comme une forme de vitamine K (en particulier la vitamine K3).
L’histoire commence il y a plus de deux décennies.
En 2001, l’essai SELECT du Institut national du cancer a tenté de déterminer si un supplément de vitamine E antioxydante pouvait traiter ou prévenir le cancer de la prostate.
L’étude, réalisée sur 35 000 hommes, devait durer jusqu’à 12 ans, mais a été arrêtée au bout de trois ans. La cause ? Les résultats ont montré que non seulement la vitamine E ne parvenait pas à ralentir ou à prévenir le cancer de la prostate, mais que le supplément vitaminique était associé à une augmentation du nombre d’hommes commençant à développer la maladie.
En voyant ces résultats, Trotman pensa : «SSi un antioxydant échouait, peut-être qu’un prooxydant fonctionnerait».
Leurs nouvelles découvertes publiées dans ‘Science‘ chez la souris, le confirme.
Les chercheurs expliquent que lorsque des souris atteintes d’un cancer de la prostate reçoivent de la ménadione, cela interfère avec les processus de survie au cancer.
L’équipe de Trotman a découvert que la ménadione détruit les cellules cancéreuses en appauvrissant un lipide appelé PI(3)P, qui agit comme une étiquette d’identification.
Sans cela, les cellules arrêtent de recycler les matériaux entrants et finissent par exploser.
C’est, compare Trotman, « comme si dans un grand aéroport, comme JFK à New York, seuls les avions atterrissaient, mais aucun ne décollait. Eh bien, dans ce cas, la cellule tumorale reçoit différents éléments mais ne les libère pas et, ainsi, elle gonfle jusqu’à exploser et mourir.
Lorsque les cellules cancéreuses meurent, la progression du cancer chez la souris ralentit considérablement.
Population cible
Maintenant, dit Trotman, nous devons appliquer ces expériences dans des études pilotes avec des patients humains atteints d’un cancer de la prostate : « Notre groupe cible serait constitué d’hommes qui subissent des biopsies et qui présentent une forme précoce de la maladie. On se demande si, en commençant à prendre le supplément, on pourrait ralentir la progression de la maladie».
Étonnamment, les recherches de Trotman suggèrent que la ménadione pourrait également être efficace contre la myopathie myotubulaire, une maladie rare qui empêche la croissance musculaire chez les bébés garçons.
Les personnes diagnostiquées survivent rarement au-delà de l’enfance. Le laboratoire de Trotman a découvert que l’épuisement du PI(3)P avec la ménadione peut doubler la durée de vie des souris atteintes de cette maladie.
Si les résultats sont confirmés chez l’homme, cela signifierait que les hommes atteints d’un cancer de la prostate pourraient bénéficier d’un meilleure qualité de vie et plus de temps avec leur famille. Cela pourrait également signifier plus de temps précieux pour les enfants nés avec une maladie incurable.
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