Un tiers des soignants en France présente des signes de dépression probable, selon une étude AMADEUS.

Un tiers des soignants en France présente des signes de dépression probable, selon une étude AMADEUS.

Marseille, France — Selon l’étude Amadeus menée auprès du personnel des établissements de santé publics et privés français, un tiers des soignants présente les signes d’une dépression probable [1].

La très grande majorité de ces patients ont des antécédents d’épisodes dépressifs majeurs, récurrents dans près d’un tiers des cas. Pourtant à peine un quart d’entre eux sont traités par antidépresseurs et peu bénéficient d’un suivi psychiatrique.

Pour les auteurs, « ces résultats appellent à organiser un dépistage systématique de la dépression chez les soignants et à améliorer la prise en charge des troubles dépressifs dans cette population ».

Pourquoi est-ce important ?

Plusieurs travaux récents ont fait état d’une prévalence importante de dépression parmi le personnel de santé. Un quart des médecins et infirmières seraient concernés, avec pour corollaire un impact sur la qualité des soins et la productivité au travail. Beaucoup d’entre eux sont plus à même de déceler la dépression chez leurs patients que sur eux-mêmes et ont recours aux anxiolytiques et aux hypnotiques pour en atténuer les symptômes sans vraiment la traiter. Pour mieux apprécier cette problématique, une étude de l’Assistance Publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM) s’est intéressée à la proportion de soignants recevant un traitement adéquat pour une dépression majeure. Elle a également cherché à identifier les facteurs de risque modifiables associés à la dépression dans cette population.

Méthodologie

AMADEUS (Améliorer l’ADaptation à l’Emploi pour limiter la soUffrance des Soignants) est une étude transversale qui a été menée à travers les réseaux sociaux auprès des établissements de santé publics et privés français entre mai et juin 2021. Les participants étaient classés comme ayant une dépression majeure si leur score sur l’échelle du Centre d’études épidémiologiques – Dépression (CES-D) était égal ou supérieur à 17 chez les hommes et à 23 chez les femmes (évaluation des symptômes au cours de la semaine précédente allant de 0 à 60) ou s’ils avaient un traitement antidépresseur en cours. Les antidépresseurs étaient considérés comme traitement adéquat à l’inverse des anxiolytiques ou hypnotiques.

Principaux résultats

Plus de 10 000 participants ont été inclus dans l’étude, dont 19 % de médecins, 17 % de cadres de santé, 27 % d’infirmières, 8 % d’aides-soignantes et 28 % d’autres professionnels de santé.

Dans cette population, un tiers des participants (33,3 %) ont été classés comme ayant une dépression majeure, et les deux tiers (77 %) ne recevaient pas d’antidépresseurs. Parmi eux, 80 % ont rapporté des antécédents d’épisodes de dépression majeure, récurrents pour 29 % d’entre eux. Seuls 23 % de ces patients classés comme dépressifs (soit 7,6 % de la population globale) étaient traités par antidépresseur au moment de l’étude, 13 % bénéficiaient d’un suivi psychiatrique.

Parmi les facteurs de risque associés à la dépression ressortaient l’obésité (14,5 % des participants), une maladie chronique (21 %), le tabagisme (24 %) et l’usage abusif d’alcool (25 %). Seule la moitié des participants (55 %) avaient une activité physique modérée à intense. Ces facteurs de risque se répartissaient différemment selon les métiers. Ainsi, un usage abusif d’alcool était plus fréquemment rapporté chez les médecins, alors que le tabagisme était plus fréquent chez les infirmières, les aides-soignants et les cadres de santé, avec un taux d’obésité deux fois plus important dans cette population (contre médecins).

Concernant la prise en charge, les soignants dépressifs qui travaillaient en psychiatrie bénéficiaient de soins légèrement mieux adaptés (antidépresseur, suivi psychologique), mais consommaient aussi davantage d’anxiolytiques et d’hypnotiques et avaient plus de facteurs de risque de dépression (tabagisme et usage abusif d’alcool notamment).

Cet article a initialement été publié sur Univadis.frmembre du réseau Medscape

Suivez Medscape en français sur Twitter.

Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.

Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix

dans un article qui peut être bien positionné sur Google
#Dépression #chez #les #soignants #une #équipe #marseillaise #tire #sonnette #dalarme
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.