Un travailleur pris en flagrant délit a été licencié sur la plage et dans ses magasins alors qu’il facturait les kilomètres à l’entreprise | Mes droits | Économie

Un travailleur pris en flagrant délit a été licencié sur la plage et dans ses magasins alors qu’il facturait les kilomètres à l’entreprise |  Mes droits |  Économie

2023-09-04 13:25:49

Le recours à des détectives privés pour contrôler ce que font les travailleurs a toujours été une source de frictions judiciaires, en mélangeant deux questions particulièrement délicates : le contrôle du travail et la vie privée. Un récent arrêt du Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne (TSJCat) vient de faire la lumière sur ce problème, notamment sur la manière de contrôler les salariés libres d’organiser leurs horaires et de voyager avec une voiture de société. Et il a conclu que, lorsqu’un subordonné a ce pouvoir, engager un détective pour le suivre ce n’est pas une mesure excessives’il existe de forts soupçons selon lesquels l’employé trompe ses supérieurs d’une manière ou d’une autre.

Dans la résolution en question, datée du 7 juin, le tribunal catalan a ratifié avec ce motif le licenciement d’un chef de service d’une entreprise de sécurité qui s’est enfui pendant les heures de travail et, avec la voiture de société, a consacré son temps à d’autres tâches. L’entreprise a constaté une baisse de performance et des absences persistantes du poste, ce qui a été corroboré par les témoignages des salariés, indications qui ont conduit la direction à demander l’aide d’un détective privé.

Escapades et cafés

Comme indiqué dans les rapports du professionnel, le suivi s’effectue entre 7h30 le matin et 18h00 l’après-midi sur quatre jours alternés. L’opérateur est vu tôt le matin dans un hôpital proche de son lieu de travail. Jusqu’à 08h10, il n’entre pas dans le bureau. A 08h54, il se trouve dans un bar jusqu’à 09h17. Il retourne à son poste, et à 13h35 il le quitte en direction de quelques terrains de sport. Il rentre au bureau à 15h15 et à 16h28 il part pour une plage loin de la ville. Puis il effectue l’achat dans un Carrefour Express et rentre chez lui à 17h00.

Le parcours des trois autres jours est similaire : il se rend à la plage, dans les cafétérias, dans un centre commercial, à l’hôpital… autant de lieux répertoriés comme sans rapport avec son travail. A la fin du mois, l’ouvrier, qui travaillait dans l’entreprise depuis 20 ans, enregistrait ces dépenses avec des notions imprécises, comme les déplacements au “tribunal” ou au “Fisc”. De cette façon, il a imputé un kilométrage allant jusqu’à 190 kilomètres un jour où ne coïncidait pas avec les déplacements réels.

est justifié

Mécontent de son licenciement, l’assistant a porté l’affaire devant le tribunal. Dans son appel, il a allégué que l’entreprise avait envahi sa sphère privée en révélant des routines qui appartenaient à leur vie privée, pour lesquelles le licenciement a dû être annulé, en violant leurs droits fondamentaux. En outre, il a affirmé que la surveillance du détective ne se limitait pas aux heures de travail, puisqu’elle couvrait presque toute la journée, et que de toute façon, l’entreprise aurait dû opter pour des moyens moins invasifs et l’avertir avant d’embaucher un détective et de le suivre.

L’entreprise a cependant défendu sa position en alléguant que, même si l’horaire du travailleur en question était flexible, le détective se limitait à suivre le subordonné depuis son départ de chez lui jusqu’à son retour. Quoi qu’il en soit, l’entreprise se cache derrière le fait que la baisse des performances et les absences du salarié, entérinées par les témoignages de plusieurs travailleurs, justifient l’embauche de l’enquêteur, seul moyen de dissiper les soupçons sur le salarié.

La confiance des entreprises est brisée

Dans sa sentence, le tribunal catalan ne voit pas de motif de licenciement dans le fait que le travailleur ne respecte pas sa journée de travail car, dans des cas comme celui-ci, il peut y avoir ce que dans le jargon du droit du travail on appelle une situation de tolérance commerciale. C’est-à-dire que si la direction n’est pas d’accord avec les horaires de l’opérateur, elle aurait dû d’abord avertir de son désaccord, puis, si nécessaire, sanctionner.

Ce qui justifie le licenciement, ajoute le jugement, c’est la fausse imputation du kilométrage à des déplacements qui n’ont pas eu lieu. Les magistrats rejettent que ces notes soient une simple erreur ou imprécision lors de l’établissement des rapports mensuels, comme le défend l’exploitant, et supposent que le travailleur a agi de mauvaise foi.

Une telle tromperie brise la confiance entre les parties, concluent les juges. “Il ne s’est jamais rendu dans ces lieux et n’a pas tenté de récupérer le montant desdits déplacements”, ce qui “représente un manquement grave et coupable du travailleur par rapport à ses obligations découlant du contrat de travail”, soulignent-ils dans leur jugement.

Concernant la pertinence d’embaucher un détective, la mesure était non seulement nécessaire, mais la seule possible, puisqu’il s’agit d’un jour qui permet un certain degré de déplacement et des horaires flexibles, et étant un patron, qui se consacre justement à la supervision des autres employés, un suivi auprès d’un professionnel extérieur à l’entreprise était le seul moyen de clarifier la décision.

Le licenciement, loin de violer les droits fondamentaux, est donc justifié aux yeux de la Justice.

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