Les élections de 2024 seront particulièrement importantes en Afrique, avec 19 pays concernés dont 14 scrutins présidentiels. Les missions d’observation électorale joueront à nouveau un rôle central. Mais qui sont ces observateurs, entre les délégations internationales et les collectifs citoyens, et comment fonctionnent-ils réellement ? Le chercheur britannique Robert Macdonald, qui a étudié le sujet dans trois pays, apporte un éclairage précieux sur ces acteurs souvent méconnus.
Robert Macdonald, post-doctorant au Centre d’études africaines de l’Université d’Édimbourg, a mené une recherche approfondie sur les missions d’observation électorale dans trois pays d’Afrique (Zambie, Gambie, Kenya), comprenant 520 entretiens qualitatifs avec des citoyens et 160 avec des observateurs. Son projet a été financé par le Conseil de recherche économique et sociale du Royaume-Uni.
L’expert souligne la diversité des acteurs derrière les missions électorales, allant des initiatives locales d’observation citoyenne aux délégations internationales intergouvernementales et aux ONG internationales. Le financement de ces missions, souvent opaque, peut provenir de donateurs occidentaux, d’ONG internationales ou des budgets des organisations intergouvernementales.
Robert Macdonald insiste sur l’importance des normes méthodologiques visant à garantir la neutralité des observateurs, telles que la “Déclaration de principe pour l’observation internationale d’élections”. Il souligne également l’importance pour les missions crédibles de se baser sur des données probantes collectées sur le long terme, plutôt que sur des incidents isolés.
Cependant, le chercheur note que de nombreux citoyens ont une compréhension limitée du fonctionnement et du rôle des missions d’observation. De plus, les médias se concentrent souvent sur les verdicts préliminaires, qui peuvent ne pas refléter fidèlement les subtilités des rapports finaux.
En conclusion, Robert Macdonald met en lumière le rôle essentiel des missions d’observation électorale dans la promotion de la démocratie, au-delà de l’évaluation des élections. Leur action consiste notamment à formuler des recommandations clés pour améliorer les processus électoraux et à dissuader les tentatives de fraude.
