Une Allemande à Hollywood: Sandra Hüller aux Oscars

Une Allemande à Hollywood: Sandra Hüller aux Oscars

La 96e cérémonie des Oscars approche ce week-end, se déroulant dans la nuit de dimanche à lundi. Le film “Oppenheimer” de Christopher Nolan est en tête des nominations avec 13 nominations. En Allemagne, la 9e édition des Oscars est fortement représentée.

Le pays est représenté dans la catégorie du meilleur film étranger avec “La salle des profs” du réalisateur berlinois Ilker Catak. Le réalisateur allemand Wim Wenders est également en lice dans la même catégorie avec le film japonais “Perfect days”.

Mais la star allemande de ces Oscars est sans aucun doute Sandra Hüller, nominée pour le prix de la meilleure actrice pour son rôle dans “Anatomie d’une chute”.

Révélée dans Toni Erdmann

Lorsqu’un journaliste du prestigieux “Journaliste hollywoodien” vient l’interviewer à Cologne, dans un hôtel en face de la gare centrale, elle se présente avec ses sacs de courses et doit encore rapidement s’occuper de son chien resté dans la chambre.
“Vous devez me prendre comme je suis”, explique-t-elle. “J’admire mes collègues américains pour leurs performances lors des interviews. Ils appuient sur un bouton et c’est parti. Je n’ai tout simplement pas cette compétence.”
Alors on l’a vue quelque peu mal à l’aise, récemment sur un plateau d’une émission de télévision à Los Angeles, réservant tout de même une anecdote aux téléspectateurs : elle a failli rater l’annonce de sa nomination aux Oscars en allant sortir les poubelles chez elle.

Sandra Hüller semble être aux antipodes des paillettes du show-business et de la promotion permanente.

Alors c’est devant la caméra et au théâtre qu’elle s’exprime. Elle remporte son premier prix d’interprétation pour “Requiem” au festival du film de Berlin en 2006. Dix ans plus tard, elle est révélée à l’international grâce à la comédie “Toni Erdmann”, nommée aux Oscars, et dans laquelle elle joue une femme d’affaires qui ne pense qu’au travail.

Entre Bochum et Hollywood

Au théâtre, c’est sur les planches du théâtre de Bochum, une ville sans prétention, dans l’ancien bassin minier ouest allemand, qu’elle fait un carton plein. Là où les autres théâtres peinent à attirer du public, son incarnation du Hamlet de Shakespeare affiche depuis des années presque toujours complet.
Sandra Hüller n’a d’ailleurs pas hésité à faire des allers-retours entre l’Allemagne et les Etats-Unis, pour continuer à jouer ses pièces tout en faisant la promotion de ses films concourant aux Oscars.

Car elle est à l’affiche de deux longs-métrages en lice. Dans les deux, elle consacre ce que les Allemands appellent “le courage d’être laid”, c’est à dire de jouer des personnages peu sympathiques, ambigus, voire détestables.

On la voit donc d’une part dans “The Zone of Interest”, donné favori pour l’Oscar du meilleur film international, et dans lequel elle interprète l’épouse du commandant du camp d’extermination d’Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une interprétation perturbante pour un film glaçant. “C’est un film sur le présent” assure Sandra Hüller. “Je ne cesserai jamais de m’exprimer contre le fascisme” dit-elle dans une interview à “Le temps”.

Outsider face à Emma Stone et Lily Gladstone

Dans le deuxième film, “Anatomie d’une chute”, également nommé dans la catégorie reine, celle du meilleur film, l’Allemande joue une mère accusée du meurtre de son compagnon.

Naviguant avec complexité entre rage, séduction, tristesse et douceur maternelle, Sandra Hüller est impressionnante dans tous les registres. C’est pour ce rôle qu’elle est nommée pour le prix du meilleur rôle féminin.

Sandra Hüller se présente comme l’outsider, et pourrait venir perturber le duel annoncé entre Emma Stone – pour son interprétation spectaculaire et sans concessions dans “Pauvres créatures”, un conte baroque et féministe à la Frankenstein – et Lily Gladstone, qui pourrait devenir la première actrice amérindienne à remporter ce prix grâce au thriller “Killers of the Flower Moon” de Martin Scorsese.

Mais peu importe le résultat, comme le dit Sandra Hüller au “Journaliste hollywoodien”. Si un jour, sa carrière d’actrice battait de l’aile, elle pourra toujours se reconvertir : “Je suis toujours titulaire d’un permis de conducteur de chariot élévateur. Je suis tout à fait sérieuse. On ne sait jamais où la vie nous mène.”

A Nollywood, il suffit d’une idée et d’un smartphone
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