Une attaque terroriste contre des installations militaires à Bamako fait plus de 50 morts | International

2024-09-21 13:02:09

L’attaque jihadiste mardi dernier contre l’aéroport militaire et l’école de gendarmerie de Bamako, capitale du Mali, a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. Bien qu’il n’y ait pas de chiffres officiels car le gouvernement ne fait pas état des victimes de la lutte contre les terroristes, différentes sources dans le domaine de la sécurité ont fait état ces derniers jours de la gravité de l’incident : entre 50 et 80 morts, presque tous aspirants aux gendarmes. , et plus de 200 blessés. De même, plusieurs avions ont été endommagés. La branche locale d’Al-Qaïda, qui a revendiqué l’attentat, recense 10 morts dans ses rangs, ainsi que six avions détruits.

Cette double attaque terroriste est la plus grave que la capitale malienne ait subie depuis le début de l’insurrection jihadiste en 2012 et la première réussie contre des cibles militaires en pleine ville. Tout a commencé mardi peu avant l’aube, lorsque des dizaines de jihadistes, membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), ont réussi à s’introduire de force dans l’école de gendarmerie de Faladie, au cœur de Bamako, et dans la base militaire 101 de Sénou. Cette installation abrite l’aéroport militaire et accueille des dizaines de mercenaires de la société privée russe Wagner. Les habitants du quartier, situé au sud de la capitale, ont été réveillés par le bruit des coups de feu et des explosions.

L’armée a reconnu « quelques pertes en vies humaines », mais les informations publiées jusqu’à présent font état de dizaines de morts. Le journal malien Le Soir assure que parmi les aspirants gendarmes seulement, il y a eu « une cinquantaine de morts » alors qu’un rapport confidentiel cité par le média numérique Jeune Afrique parle de 81 décès. Il s’agit en tout cas de la pire attaque survenue dans la capitale du Mali. Le précédent le plus grave s’est produit le 20 novembre 2015, lorsque deux jihadistes sont entrés dans l’hôtel Radisson et ont tué 20 personnes. De même, le 22 juillet 2022, une voiture piégée a visé la base militaire de Kati, à 15 kilomètres de la ville, tuant un militaire et en blessant cinq autres.

Cette double attaque laisse derrière elle un grand sentiment d’insécurité. Parce qu’il a révélé, d’une part, la capacité du principal acteur djihadiste de la région à mener des opérations complexes au cœur de la capitale et, d’autre part, les défaillances en matière de sécurité même dans les installations militaires d’un régime qui alimente un récit de victoire contre les terroristes. Le même mardi, certains habitants ont identifié et lynché des citoyens de l’ethnie peul pour leur complicité présumée ou participation directe aux attentats, selon un habitant de Bamako qui reste anonyme. “Certains ont été aspergés d’essence et brûlés vifs”, a indiqué cette source par téléphone.

Depuis 2012, le Mali est confronté à un double conflit qui entretient des liens différents. D’un côté, une rébellion touarègue qui a éclaté dans le nord du pays et qui, après l’échec des accords d’Alger, a été réactivée l’année dernière. De l’autre, à une insurrection djihadiste qui s’est ensuite étendue au Burkina Faso et au Niger. Les deux conflits ont fait plus de 40 000 morts et quelque quatre millions de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur du pays. L’arrivée au pouvoir de la junte militaire dans les trois pays a aggravé la guerre, surtout après 2022, avec l’émergence des mercenaires russes de Wagner comme alliés de l’armée malienne. Depuis, des massacres systématiques de civils ont eu lieu, comme celui de Moura fin mars 2022, qui a coûté la vie à un demi-millier de personnes.

Durant toutes ces années, les capitales avaient subi des attaques spécifiques comme celle évoquée au Radisson de Bamako en 2015 et celle au bar La Terrasse la même année. À Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, d’autres attaques en 2016 avaient fait 30 morts après que des membres d’une cellule jihadiste avaient commencé à tirer sur les clients de deux bars et d’un hôtel fréquentés par des expatriés.

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