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Une chirurgie préventive pour lutter contre le surrisque héréditaire de cancer : le témoignage de Caroline Méline-Charbonnier

Une chirurgie préventive pour lutter contre le surrisque héréditaire de cancer : le témoignage de Caroline Méline-Charbonnier

Caroline Méline-Charbonnier, chef d’entreprise, a opté pour une chirurgie mammaire préventive et l’ablation des ovaires, en raison d’un surrisque héréditaire de cancer, car porteuse du gène défectueux BRCA1. En ce mois d’Octobre rose, elle explique ce choix et son combat contre une maladie qu’elle n’a pas eue, mais qui emporte les femmes de sa famille. Elle est la fondatrice de la toute nouvelle association Hérédité cancer.

Caroline Méline-Charbonnier, 46 ans, n’a jamais eu de cancer. “Ma mère a eu sein et ovaires, elle en est décédée en 2002, ainsi que ma grand-mère. Il a fallu que ma sœur Martine, développe un cancer du sein pour qu’on lui propose un test génétique” explique-t-elle. Si Caroline a pu agir avant d’être possiblement atteinte, Martine elle, n’a pas eu cette opportunité : “On m’annonce un cancer du sein agressif. Une fois le test réalisé, c’est comme si le ciel me tombait sur la tête une seconde fois avec cette prédisposition génétique, c’était l’inconnu, je suis heureuse pour ma sœur qui a pu s’en prémunir par des opérations de prévention, elle me dit souvent que je lui ai sauvé la vie !”.

Aujourd’hui, Martine prend une chimiothérapie par cachet à vie pour stopper les métastases avec un traitement spécifique du BRCA1 muté.

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En 2014, vu ses antécédents familiaux, interpellée par “l’histoire médiatisée d’Angelina Jolie”, Caroline parle de ce test à sa gynécologue. Mais à l’époque, la condition à remplir serait d’avoir “une personne malade et encore en vie dans la famille”. En 2019, la case est hélas cochée par Martine. “Quelle perte de temps, quel gâchis”. Les résultats du test sont sans appel. L’une et l’autre apprennent qu’elles sont porteuses du gène BRCA1 qui les expose à 80 % de risques de développer un cancer du sein et des ovaires dans leur vie.

Caroline décide d’agir en 2022. Le stress qu’elle ressent à chaque examen de surveillance -mammographie, IRM et double échographie mammaire et pelvienne- lui est insupportable. Les femmes ont généralement 10 % de chance de développer un cancer du sein au cours de leur vie. Son risque était estimé à 80%. “Aujourd’hui il n’est que de 2%”.

Cette mère de deux grandes filles voit le verre à moitié plein, “après une mûre décision”. Un optimisme désarmant en pareilles circonstances, et qui ne consiste pas à contempler béatement l’univers avec les lunettes roses d’Octobre rose ! “Je décide de prendre les devants et de procéder à une double mastectomie préventive avec reconstruction, et à l’ablation des ovaires et des trompes”.

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Charline, 17 ans, se sent très “fière de maman”. Avec sa sœur Carla, elles mesurent “le courage d’une telle décision”. L’une et l’autre la veulent en forme le plus longtemps possible, et partagent leur peine pour leur tante, “qui n’a pas eu cette chance”. Leur avenir se construit au travers d’expériences de prime abord négatives, et surmontées. “Quand maman nous l’a annoncé, j’ai eu très peur, et une impression qu’une malédiction touchait notre famille !” confie Carla. La famille prend un choc.

Caroline déjà résiliente, démystifie la situation, “elle m’a convaincue que la connaissance de ce gène était une chance, nous l’avons encouragée car nous voulons que nos enfants connaissent leur mamie”. Aujourd’hui, dit-elle, “je me sens prête à réaliser moi aussi, ce test”.

L’intervention de Caroline a eu lieu en 2022, “je me sens soulagée même si la ménopause m’a rattrapée dans la foulée, je ne me sens pas moins femme”, soutient Caroline, reprenant Angelina Jolie. La jeune chef d’entreprise rayonne d’un bel éclat, libérée d’une prophétie médicale aux conséquences inéluctables. “On peut aussi opter pour la surveillance, ce n’était pas mon choix. Je ne pouvais vivre avec cette épée de Damoclès, ce sursis. Je n’ai aucun regret. J’encourage les femmes à interroger l’histoire familiale, à libérer la parole, sans tabou. Ça m’a sauvé la vie.”

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En février 2023, Caroline, récemment opérée, fonde cette association pour lutter contre tous les cancers héréditaires et génétiques. “Il faut rendre les tests génétiques accessibles au plus grand nombre pour sauver des vies. C’est juste deux prises de sang à deux jours d’intervalle. Les résultats tombent deux mois après. Il coûte entre 800€ et 1300€. Comparé aux coûts des chimiothérapies, c’est bien moindre et c’est remboursé par la sécurité sociale”, indique la fondatrice. Si “l’histoire familiale avec le cancer est compliquée”, des bénévoles peuvent évaluer l’éligibilité au test génétique via ce QR Code ou appeler au 06 59 24 41 39 pour toute information.

[Un QR code pour évaluer son éligibilité au test.](https://images.midilibre.fr/api/v1/images/view/651d709da97f8c7d925ed1a2/full/image.jpg?v=1) (RD)
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2023-10-05 09:01:00

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