une dimension politique en filigrane

une dimension politique en filigrane

En mars, la fédération internationale d’escrime a autorisé les athlètes russes et biélorusses à se présenter aux épreuves qualificatives pour Paris-2024 (sous bannière neutre). Une première. À l’approche du championnat d’Europe vétérans d’escrime à Thionville, commencé mercredi, la fédération de tutelle devait se positionner. L’EVF (Européean Veterans Fencing) a donc tranché. « Sa présidente a pris un temps raisonnable de réflexion mais nous a indiqué assez vite que les escrimeurs russes ne seraient pas autorisés », resitue Christophe Conrad, président du club organisateur , Escrime Trois Frontières. Timing et situation qui «  nous ont quelque peu stressés et mis en difficulté quand même » : les bretteurs russes frappaient déjà à la porte « pour demander comment s’inscrire ». Dans le même temps, «  des partenaires, privés comme publics, nous disaient que si les Russes étaient acceptés, ils n’étaient pas certains de maintenir leur investissement financier. J’estime sage la décision de l’EVF ».

Pas un cas de conscience pour Christophe Conrad, mais il reconnaît : « Savoir si cette décision est judicieuse est une question très difficile. Je suis pour le sport et pas la politique. Les sportifs russes qui sont dans l’armée, pas question de les accepter, mais priver les autres en pénalisant les décisions politiques de ceux qui les dirigent, je ne sais pas. Quand on passe une carrière à viser une médaille aux JO, c’est très compliqué de se voir bloqué ainsi. Dans le cas des vétérans, c’est moins important car quasiment aucun vétéran ne vise une place aux Jeux. Mais les Russes étant les agresseurs, il est normal qu’ ils subissent les sanctions  ».

Christophe Conrad sépare sport et politique, « sans être dupe : les hommes politiques utilisent le sport pour leur propagande et le sport a besoin de la politique pour avancer ».

Guerre et dopage

Outre le conflit armé, le président d’E3F rappelle le passif cosaque : « Les Russes sont déjà dans le collimateur avec le dopage sur les Jeux précédents. Pour tout cela, on ne peut pas les laisser faire et cautionner leurs façons d’agir ».

Pas non plus décideur sur ce point, mais également partie prenante de l’organisation, le maire thionvillois Pierre Cuny martèle : « J’aurais vu d’un très mauvais œil leur participation dans une compétition à Thionville. Ce sont les agresseurs. Il y a un an, pour les mêmes raisons, j’ai bloqué l’implantation du discounter russe Mere. Le sport n’est pas au-dessus et fait partie de la société ». Rappelant aussi que Thionville a accueilli une cinquantaine de familles ukrainiennes, il indique être choqué par la position de la fédération internationale d’escrime.

2023-05-21 07:00:00
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