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Une éminente économiste suisse: entretien avec Beatrice Weder di Mauro – Actualités

Une éminente économiste suisse: entretien avec Beatrice Weder di Mauro – Actualités

2024-06-11 06:45:30

Beatrice Weder di Mauro parle dans une interview de ses expériences en Asie et des leçons économiques de la crise CS.

Beatrice Weder di Mauro a acquis de l’expérience en Asie, aux États-Unis et en Europe au cours de sa carrière. Elle enseigne dans des universités renommées et siège aux conseils d’administration d’entreprises mondiales. Dans l’interview de la SRF, elle dresse un état des lieux de la situation macroéconomique actuelle et explique ce que la Suisse doit apprendre de la crise du CS.

Béatrice Weder di Mauro

Économiste


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L’économiste bâloise Beatrice Weder di Mauro est professeur d’économie internationale au Graduate Institute de Genève depuis 2019 et elle est également professeur-chercheur à l’INSEAD de Singapour. Depuis 2018, elle préside le CEPR, le premier réseau européen d’économistes universitaires. Weder di Mauro s’est fait connaître du grand public lorsqu’elle a été nommée au Conseil des économistes allemands en 2004 en tant que première femme et plus jeune membre de tous les temps. Le comité, dont elle a été membre jusqu’en 2012, conseille le gouvernement fédéral allemand sur les questions économiques. Ni l’un ni l’autre Mauro n’a siégé et siège à divers conseils d’administration, dont Bosch, UBS et Roche.

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SRF News : Si vous regardez l’Europe depuis Singapour ou depuis l’Asie en général, que voyez-vous comme un continent vieillissant qui a manqué de connexion économique ?

Beatrice Weder di Mauro : Tout d’abord, les gens regardent relativement peu l’Europe. C’est très loin – même aujourd’hui, avec l’Ukraine, ce sont toutes des questions qui ne sont vraiment pas au premier plan là-bas. En revanche, notre grand voisin asiatique, la Chine, est surveillé de très près. La Chine a apporté un grand dynamisme économique et est désormais en partie perçue comme une menace. L’autre chose que les gens regardent de très près, c’est l’Amérique. D’une part, en tant que puissance protectrice pour de nombreux pays, qui d’autre part sont désormais en rivalité avec la Chine. Ce sont là les principaux problèmes auxquels sont confrontés de nombreux pays asiatiques.

Face à l’escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine Dans quelle mesure l’Europe doit-elle avoir peur de la Chine ?

L’Europe ne devrait pas avoir trop peur de la Chine. Mais l’Europe doit aussi affronter la question : qu’est-ce que cette Chine, cette nouvelle Chine ? De quelles opportunités disposez-vous encore pour vous intégrer et être actif sur le marché, comme cela était possible dans le passé ? Il y a eu également certaines expériences négatives en Europe : la Lituanie, par exemple, a subi de fortes pressions de la part de la Chine. Face à cette situation, les Européens sont devenus beaucoup plus prudents. On parle de « dérisquage » et toute une série d’outils ont été développés pour y faire face.

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Un tel « dérisquage » avec la Chine est-il réaliste ou s’agit-il simplement d’un slogan vide de sens ?

Il s’agit d’identifier les produits et les marchés critiques dans les chaînes d’approvisionnement et d’y rechercher une diversification. En ce qui concerne l’industrie chinoise et allemande, la tendance est aux entreprises d’anticiper là où existent certains points de rupture. Ils s’implantent davantage dans les différentes régions et y renforcent leur production et leurs chaînes d’approvisionnement, en Chine pour la Chine, au niveau régional – au cas où cela arriverait au point où il y aurait effectivement des ruptures majeures.

De retour en Suisse, vous vous occupez intensivement des banques et du problème du « too big to fail ». Selon vous, une approche différente aurait-elle pu être choisie lors de la crise CS ?

À mon avis, ce que les autorités ont fait était juste. C’était l’option la moins risquée, c’est important à noter. Mais la question qui se pose immédiatement est la suivante : cela signifie-t-il que le dispositif « trop grand pour échouer » n’aurait pas pu être utilisé et ne pourra pas l’être à l’avenir ? C’est la question vraiment importante. La dernière solution ne peut évidemment pas être reconduite. Il est désormais temps de clarifier si le dispositif du « trop grand pour faire faillite » fonctionne.

On ne peut pas faire grand-chose à Berne, mais il faut en faire beaucoup à Bâle.

C’est ça alors ?

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Des améliorations sont nécessaires. On ne peut pas faire grand-chose à Berne, mais une grande partie doit être faite à Bâle, à la « Banque des règlements internationaux » (BRI). On parle là de ceux qui construisent des règles depuis 15 ans. Car elles ne s’appliquent pas seulement à la Suisse, mais à l’échelle internationale à toutes les banques systémiques.



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