2024-06-28 17:26:47
La Banque nationale a réalisé des bénéfices grâce à la guerre à Gaza. Elle a revendu ses parts à une société qui équipe l’armée israélienne. Le cours de l’action de la société avait grimpé en flèche après le déclenchement de la guerre.
Auteur:
Claude-Olivier Volluz/RTS
28.06.2024, 04:27
Au premier trimestre 2023, la Banque nationale suisse (BNS) a acquis plus de 104 000 actions d’Elbit Systems SA pour plus de 17,5 millions de dollars. Elle est cotée au New York Technology Exchange et est un fournisseur clé de l’armée israélienne. Au moment de l’achat par la BNS, l’action se négociait à un prix compris entre 165 et 175 dollars pièce.
Dopé par les ordres de l’armée israélienne pour son offensive à Gaza, le titre s’est envolé. Avec une augmentation moyenne de 20 pour cent, il a atteint un sommet de 225 dollars. Au cours de cette période, la BNS a vendu près d’un quart de ses actions dans Elbit Systems.
Ces transactions auraient pu générer un bénéfice d’un million de dollars. C’est ce qui ressort d’une estimation du pool de recherche de la radiotélévision romande RTS. Cette estimation repose sur les données des rapports trimestriels sur les placements de la BNS adressés à l’Autorité des marchés financiers des États-Unis.
Pour Sergio Rossi, professeur de macroéconomie à l’université de Fribourg, ces transactions avaient deux objectifs : « Je pense qu’il s’agit d’une décision stratégique pour éviter des pertes sur des actions dont les cours pourraient chuter rapidement dans un avenir pas trop lointain. Et d’autre part, faire un profit sur son portefeuille car elle a acheté les actions à un prix bien inférieur au prix de revente.
La BNS assure ne pas spéculer
Les documents consultés par la RTS ne permettent pas de savoir exactement quand les actions Elbit détenues par la BNS ont été vendues. Seules les quantités vendues par trimestre sont divulguées. Interrogée par la RTS, la BNS a déclaré qu’elle ne commentait pas certaines positions du portefeuille.
Dans un courriel, la BNS explique qu’elle investit selon un schéma qui exclut la spéculation. La BNS suit ce principe pour ses placements en actions: «Elle reflète pleinement les différents marchés boursiers et pondère ainsi les différents secteurs économiques en fonction de leur capitalisation boursière. La BNS veille ainsi à ce que son portefeuille d’actions soit exposé aux différents risques à peu près de la même manière que toutes les sociétés cotées dans le monde et qu’il reflète également les changements structurels de l’économie mondiale.
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Cet article est paru pour la première fois en français sur la RTS et a été traduit par la rédaction de « dialogue ». Vous pouvez consulter la version originale sur Informations RTS lire.
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Pour Sergio Rossi, ces principes ne dégagent pas la BNS de sa responsabilité: «En reproduisant les paniers d’actifs vendus sur le marché financier mondial, la BNS estime qu’elle n’a pas à se sentir coupable lorsqu’elle achète des actions d’une entreprise qui produit armes, pollue l’environnement ou exploite le travail des enfants. Pour lui, ce n’est qu’une excuse.
Interrogée sur les problèmes éthiques qui en découlent, la BNS a répondu qu’elle s’abstenait d’acheter des titres d’entreprises qui violaient massivement les droits humains fondamentaux. Cette frontière n’a-t-elle pas été franchie à Gaza ? La BNS ne répond pas à cette question.
En 2020, le peuple suisse a rejeté avec 57,5 pour cent de oui une initiative proposant d’empêcher les investissements dans le secteur de la défense.
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