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“Une fois sur le terrain, il faut se donner à 200%”

by Nouvelles

Malgré les défis entourant le Soudan, plus particulièrement la guerre civile en cours, l’entraîneur principal d’Al Hilal, Florent Ibenge, insiste sur le fait que le dévouement et le travail acharné de l’équipe sont alimentés par la fierté de son peuple.

Le tacticien attribue la compétitivité d’Al Hilal à l’opportunité de participer à un championnat structuré en Mauritanie.

Le sélectionneur met en avant le rôle central d’Al Hilal et d’Al Merreikh dans la réussite de l’équipe nationale, qualifiée pour la CAN et en tête des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026.

S’adressant à CAFOnline en marge de la préparation de cette équipe pour son prochain match de groupe de la Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies contre le MC Alger, Ibenge revient sur la forme impressionnante de l’équipe, la vie d’entraîneur ainsi que les défis auxquels le pays est confronté.

Al Hilal est actuellement en tête de son groupe de la Ligue des Champions TotalEnergies de la CAF, qu’est-ce qui, selon vous, attribue cette bonne forme dans une compétition aussi relevée ?

Nous avons décidé cette année que nous devions faire mieux que l’année dernière [editor’s note: the team was eliminated in the group stage]. Dès le départ, nous avions fixé notre objectif : cette année, il fallait absolument se qualifier pour les quarts. Nous avons travaillé pour cela. C’est un peu au-delà de ce que nous avions imaginé mais notre travail acharné a payé.

Nous avons gagné les trois matches, mais toujours avec la même conviction que rien n’est encore fait. Jusqu’à présent, l’objectif reste de se qualifier pour la suite des huitièmes de finale.

Le Soudan traverse une période difficile en tant que pays. Comment cela a-t-il affecté vos préparatifs et vos déplacements pour les jeux ?

Beaucoup, surtout l’année dernière. Cette année, c’est un peu moins compliqué, puisque nous sommes en Mauritanie. Nous remercions le Président de la fédération mauritanienne, Ahmed Yahya, pour son invitation à participer à leur Championnat.

Nous vivons dans un hôtel, ce qui n’est pas tout à fait « normal ». La normalité, c’est d’être à la maison. Mais au moins on peut jouer un championnat et rester compétitif. Je pense que cela explique aussi les bons résultats du Soudan en Coupe d’Afrique des Nations. [qualifiers].

Quelles stratégies spécifiques avez-vous mises en place pour garder vos joueurs motivés malgré les difficultés extérieures ??

Nous avons pensé qu’il ne fallait pas mélanger le terrain et ce qui se passe à l’extérieur. Une fois sur le terrain, il faut se donner à 200%. C’est ce que nous faisons : nous travaillons dur, très dur.

De plus, nous écoutons les joueurs, jouant pour eux à la fois le rôle de père et de mère. C’est un groupe extraordinaire, car malgré ce qu’ils vivent, lorsqu’ils sont sur le terrain, ils restent concentrés, attentifs et donnent le meilleur d’eux-mêmes.

Pensez-vous que cette situation difficile a renforcé l’esprit et la solidarité de votre groupe ?

Complètement! Nous avons fait appel à un psychologue lors de la préparation. Il nous a été très utile et nous continuons à appliquer certaines des techniques qu’il nous a enseignées. Cela nous aide beaucoup.

Votre expérience en tant que coach vous a conduit dans des environnements variés. En quoi ce passage auprès du côté soudanais est-il unique pour vous professionnellement et personnellement ?

Sur le plan personnel, je dis souvent : ce dont je retiendrai en arrêtant ma carrière, ce sont les relations humaines. Ce ne sont pas forcément les trophées remportés, mais plutôt les expériences partagées, les aventures vécues ensemble. Et ici, je vis une aventure totalement différente, où on ne fait pas que jouer au football.

Nous apprenons chaque jour à gérer des situations particulières. Concernant le travail, il est ajusté, car la dynamique est différente de l’année dernière, où nous n’avions pas de championnat. L’objectif est de garder les joueurs compétitifs.

Il est donc nécessaire de modifier légèrement nos méthodes de formation. C’est une expérience d’apprentissage et c’est une expérience extrêmement enrichissante.

Quel message souhaitez-vous transmettre au peuple soudanais qui soutient l’équipe malgré les épreuves ?

Je voudrais leur dire que nous pensons constamment à eux. Il ne se passe pas un jour sans que nous ayons une pensée pour le peuple soudanais, car la situation reste très difficile.

La famille de la majorité de mes joueurs est au Soudan et nous recevons des nouvelles tous les jours. Cela nous affecte beaucoup. Par exemple, récemment, un de nos joueurs a appris que ses deux frères avaient été arrêtés. Dans ces moments-là, il est très difficile de vivre normalement mais cela renforce aussi la solidarité du groupe, car chacun soutient la personne concernée.

Le football soudanais se porte également bien avec l’équipe nationale qualifiée pour la Coupe d’Afrique des nations TotalEnergies CAF et en tête du groupe des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Comment expliquez-vous la bonne forme du football soudanais ?

L’épine dorsale de la réussite du football soudanais repose essentiellement sur deux piliers : Al Hilal et Al Merreikh, deux clubs qui se distinguent par leur compétitivité. En équipe nationale, l’épine dorsale de la sélection est en grande partie constituée de joueurs issus de ces deux clubs. C’est pourquoi plus ces deux clubs réussissent sur le continent, plus cela profite à notre équipe nationale senior.

Après cette impressionnante phase de poules, quels sont vos objectifs pour la suite de la compétition ?

La priorité est d’abord de se qualifier pour la phase suivante. Une fois cet objectif atteint, il faut avancer étape par étape. Nous n’étions pas parmi les favoris au début et nous ne le sommes toujours pas.

Nous avons néanmoins réussi à figurer parmi les 16 derniers clubs en lice. Désormais, l’ambition est de rejoindre les huit équipes restantes. A ce stade, chaque match devient crucial. Il faut gagner pour avancer. L’objectif à court terme est là

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