2024-07-27 19:17:09
Une frappe aérienne israélienne a touché samedi une école abritant un hôpital de campagne dans le centre de Gaza, tuant au moins 30 personnes et en blessant plus de 100, a indiqué le ministère de la Santé de ce territoire palestinien contrôlé par le Hamas. L’armée israélienne a déclaré que sa frappe visait des “terroristes” du Hamas opérant depuis l’école.
Publié le : 27/07/2024 – 07:45Modifié le : 27/07/2024 – 15:24
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“Il y a peu de temps, le ciblage de l’école Khadija, qui abritait une unité médicale de campagne, dans la région de Deir al-Balah, a fait 30 martyrs et plus de 100 blessés”, a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.
L’agence de défense civile de Gaza a indiqué que l’école abritait environ 4.000 personnes déplacées qui y avaient trouvé refuge. L’hôpital de campagne situé à l’intérieur de l’école appartenait à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah, selon le directeur de l’hôpital, Khalil al-Daqran.
L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué que la frappe avait été menée à la suite de « renseignements précis concernant des terroristes opérant dans un complexe du Hamas et un centre de contrôle à l’intérieur de l’école Khadija ».
«En parallèle, les terroristes ont développé et stocké de grandes quantités d’armes à l’intérieur du complexe», a déclaré l’armée.
Cette frappe meurtrière survient alors que les habitants de Khan Younis, ville du sud de Gaza, se préparent à de nouvelles frappes après que l’armée israélienne a émis samedi de nouveaux ordres d’évacuation, demandant aux Palestiniens de se réinstaller dans une zone humanitaire à Al-Mawasi. La récente escalade des hostilités a déclenché de nouvelles vagues de déplacements internes à Gaza, aggravant encore la crise humanitaire, selon l’agence humanitaire de l’ONU OCHA.
L’armée israélienne a ordonné l’évacuation d’une partie d’une zone humanitaire désignée avant une frappe prévue sur Khan Younis samedi, alors que les négociateurs du pays se préparent à rencontrer des médiateurs internationaux pour discuter d’un projet de cessez-le-feu.
L’ordre d’évacuation a été donné en réponse à des tirs de roquettes qui, selon Israël, provenaient de cette zone. L’armée a déclaré qu’elle prévoyait une opération contre les militants du Hamas dans la ville, notamment dans certaines parties de Mawasi, le camp de tentes surpeuplé situé dans une zone où Israël a demandé à des milliers de Palestiniens de chercher refuge tout au long de la guerre.
L’attaque prévue intervient à la veille d’une réunion prévue en Italie entre les responsables américains, égyptiens, qataris et israéliens pour discuter des négociations en cours sur la libération des otages et le cessez-le-feu. Le directeur de la CIA Bill Burns devrait rencontrer dimanche le Premier ministre qatari Mohammed Bin Abdul Rahman al-Thani, le directeur du Mossad David Barnea et le chef des services secrets égyptiens Abbas Kamel, selon des responsables américains et égyptiens qui ont requis l’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à discuter de ces projets.
Il s’agit du deuxième ordre d’évacuation émis en une semaine qui vise une partie de la zone humanitaire, une zone de 60 km2 couverte de camps de tentes dépourvus d’installations sanitaires et médicales et ayant un accès limité à l’aide, selon les Nations unies et les groupes humanitaires. Israël a élargi la zone en mai pour accueillir les personnes fuyant Rafah, où plus de la moitié de la population de Gaza s’était alors entassée.
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Selon les estimations israéliennes, environ 1,8 million de Palestiniens s’y réfugient actuellement après avoir été déplacés à plusieurs reprises en quête de sécurité pendant la campagne terrestre et aérienne menée par Israël. En novembre, l’armée a déclaré que la zone pouvait encore être frappée et qu’elle n’était « pas une zone sûre, mais c’est un endroit plus sûr que n’importe quel autre » à Gaza.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré qu’il était de plus en plus difficile de savoir combien de personnes seraient affectées par l’ordre d’évacuation, car les personnes réfugiées dans cet endroit étaient constamment déplacées.
« Dire que ces ordres sont des ordres d’évacuation ne rend pas justice à ce que cela signifie », a déclaré Juliette Touma, directrice de la communication de l’agence. « Ce sont des ordres de déplacement forcé. Ce qui se passe, c’est que lorsque les gens reçoivent ces ordres, ils ont très peu de temps pour se déplacer. »
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L’armée israélienne récupère les corps d’otages à Gaza © France 24
Plus au nord, les Palestiniens ont pleuré la mort de sept personnes tuées par des frappes aériennes israéliennes dans la nuit de samedi à dimanche à Zawaida, dans le centre de Gaza. Les membres de deux familles – les parents et leurs deux enfants ainsi qu’une mère et ses deux enfants – étaient enveloppés dans des linceuls blancs traditionnels islamiques tandis que les membres de la communauté se rassemblaient pour effectuer les rites funéraires. Alors que les hommes faisaient la queue pour prier devant les corps, des amis et des voisins en pleurs se sont approchés individuellement pour leur rendre un dernier hommage.
L’hôpital des martyrs Al-Aqsa de Deir al-Balah a confirmé le décompte et les journalistes de l’Associated Press ont vu les corps.
La guerre à Gaza a fait plus de 39.258 morts parmi les Palestiniens, selon le ministère de la Santé du territoire, qui ne fait pas de distinction entre combattants et civils dans son décompte. L’ONU estimait en février que quelque 17.000 enfants non accompagnés dans le territoire étaient désormais dans la rue, et ce nombre a probablement augmenté depuis.
La guerre a commencé le 7 octobre avec une attaque menée par des militants du Hamas contre le sud d’Israël, qui a fait près de 1 200 morts, en majorité des civils, et pris environ 250 otages. Environ 115 personnes se trouvent encore à Gaza, dont un tiers seraient mortes, selon les autorités israéliennes.
(FRANCE 24 avec AFP et AP)
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