Une étude en cours à l’Aberdeen Royal Infirmary, l’un des principaux hôpitaux universitaires d’Écosse, montre qu’il est possible de repérer un cancer du sein à un stade précoce en utilisant l’intelligence artificielle (IA) combinée à l’expertise humaine des radiologues. Durant le projet pilote, un cancer a été détecté chez une patiente, qui va maintenant subir une intervention chirurgicale.
L’IA ne vise pas à remplacer les compétences des experts humains, mais plutôt à les aider. En Écosse, sur les 5 000 mammographies examinées en moyenne chaque année par des radiologues, entre 250 et 300 patientes sont rappelées pour des examens plus approfondis et 30 à 40 nécessitent des examens plus poussés. « Avec un tel nombre, il est possible de rater des cancers » selon Gerald Lip, le directeur clinique du programme de dépistage du cancer du sein du nord-est de l’Écosse.
Le modèle d’IA développé par Kheiron Medical Technologies pourrait aider les praticiens à identifier des zones préoccupantes à partir des résultats de mammographies ou de biopsies effectuées sur des patientes. « Dans le cadre d’un dépistage, il est important de repérer les choses lorsqu’elles sont petites, avant qu’elles ne deviennent plus importantes », explique le Dr Lip. L’analyse automatisée des résultats permet de ne pas manquer certains symptômes, voire de les détecter plus précocement.
Gagner du temps
Pour le moment, l’IA n’est utilisée que comme une vérification supplémentaire à la fin de l’examen, car le National Screening Counsel interdit le déploiement automatique de l’IA dans les dépistages. Toutefois, à terme, l’IA pourrait compenser le manque de personnel médical en accélérant le processus de dépistage et de double-vérification. Actuellement, deux radiologues sont nécessaires pour lire et rapporter les résultats des mammographies, mais les temps d’attente des patients pour des examens vitaux et des traitements contre le cancer sont trop longs.
« L’objectif de ce test est de voir quelle est la meilleure façon de travailler avec l’IA, qu’il s’agisse de remplacer un radiologue, de lire une partie des mammographies normales ou d’améliorer la détection du cancer, en l’employant comme un filet de sécurité », a déclaré le Dr Lip à la BBC.
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