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Une Maison des illustres, dans le Perche, à Chassant

Une Maison des illustres, dans le Perche, à Chassant

Des œuvres plein la vue dans un cadre bucolique. En sortant de la villa Charpentier, à Chassant, l’impression d’avoir observé des œuvres d’une qualité rare et de s’être instruit demeure dans l’esprit.

Félix Charpentier (1858-1924), artiste et sculpteur reconnu de son vivant, a fait construire cette maison, en mars 1897. Natif de Bollène, dans le Vaucluse, l’artiste issu d’une famille modeste, a intégré l’école des Beaux-Arts d’Avignon, à l’âge de 16 ans. Mais auparavant, sa famille n’envisageait pas cette orientation. Le matin, en allant à l’école, le jeune Félix sculpte avec un petit couteau des objets en bois. Ces œuvres sont exposées dans l’atelier de l’artiste.

Plus tard, il prend comme modèle une statue dans l’église de Bollène et en fait une petite réplique rigoureuse de précision dans du tilleul. L’œil et le talent de l’artiste sont déjà présents.

En 1878, il intègre les Beaux-Arts, en remportant la première place au concours d’entrée. Pour sa formation, il entre dans l’un des ateliers les plus réputés, celui de Pierre-Jules Cavelier, connu notamment pour sa décoration du palais Longchamp à Marseille (Bouches-du-Rhône). Avec ses nombreux titres remportés, les collectivités locales lui adressent des commandes et exposent ses œuvres. Le Jeune faune se trouve toujours au Parc Monceau, à Paris. Avec celle-ci, l’artiste fait preuve d’audace et montre son désir de briser les codes classiques de son époque.

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Le faune installé sur une colonne écrase de son pied, un visage aux références antiques. Une inspiration à la « manière d’un manifeste contre la sacro-sainte référence antique », selon Daniel Bacchi, arrière-arrière-petit-fils du sculpteur.Maison de Félix Charpentier nouveau label «Maison des Illustres». Ici, la statue de L’improvisateur. Photo : Q. Reix.

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C’est à cette période, en 1886, que Félix Charpentier rencontre Léa, l’un de ses modèles alors qu’elle vient de s’installer à Paris. Il tombe amoureux et lui dédicace un buste en argile en guise de déclaration. La jeune femme est native de Chassant.
Même si ces ateliers sont situés à Paris, c’est bien en Eure-et-Loir que l’artiste aime désormais passer du temps. Au moment de la construction de la maison, celle-ci est entièrement située dans un bois. L’esprit méridional de l’artiste est habitué à s’abriter des fortes chaleurs estivales. Le sculpteur souhaite ainsi garder le plus d’arbres pour se préserver des canicules.

« Une centaine de peintures et 300 sculptures »

La réalité des saisons percheronnes incitera ses descendants à « couper certains d’entre eux pour éviter les problèmes d’humidité », explique Daniel Bacchi. « Cela donne maintenant un aspect plus aéré au jardin ».
En parcourant la maison, les visiteurs peuvent observer plusieurs esquisses et sculptures parmi les plus connues de l’artiste. En entrant dans l’atelier, l’œil est attiré par l’un de ses chefs-d’œuvre, La Chanson. « Elle a probablement été inspirée par son épouse. » Officiellement, seulement deux bustes de Léa Lucas sont à compter parmi les œuvres de Charpentier, mais « elle en a probablement inspiré davantage ».Le descendant de Félix Charpentier, Daniel Bacchi, a reconstitué l’atelier de son arrière arrière grand-père. Photo : Quentin Reix.

Afin de reconstituer l’atelier et de faire de cette maison un petit musée, Daniel Bacchi a dû racheter plusieurs œuvres, souvent aux enchères. Ces dernières années, il a réalisé 150 acquisitions des œuvres de son ancêtre. « Beaucoup ont été vendues par la famille ou par les propriétaires, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale car tout le monde manquait d’argent ».

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La pièce qui époustoufle le plus le visiteur est sans aucun doute la cheminée monumentale. La bâtisse a d’ailleurs été construite en s’adaptant aux mesures considérables de l’œuvre. Entourée de deux sculptures de taille humaine sur les côtés, elle est également surplombée par l’entrelacement de deux femmes, elles aussi monumentales. Une œuvre qui attire tout de suite les yeux des visiteurs lorsqu’ils entrent dans ce salon. « Ils réagissent souvent avec un souffle d’ébahissement en la découvrant », sourit Daniel Bacchi.

On retrouve également l’esquisse d’une autre cheminée monumentale exposée lors de l’Exposition universelle de 1900 de Paris. En format miniature, dans l’atelier avec un plâtre intitulé La Pomme et la vigne, les détails et la précision frappent autant le regard de l’observateur que l’anecdote et les explications données par le propriétaire des lieux.Environ trois cents statues sont visibles par les visiteurs dans cette nouvelle Maison des illustres. Photo : Q. Reix

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Charpentier modifie notamment cette œuvre car trop sensuelle pour être exposée à l’hôtel de ville d’Avignon. Autre œuvre hypnotisant le regard : Les Lutteurs. À la fin du XIXe siècle, la lutte gréco-romaine est encore en vogue en Provence. La statue aux dimensions réelles est exposée à Bollène, un exemplaire en bronze est conservé à Chassant. Il permet, là encore, de contempler la précision du sculpteur.

Voyage poétique

Dans l’atelier ainsi que dans la maison et le jardin, les sculptures proposent un voyage poétique dans l’univers de Charpentier. « Nous avons environ 300 sculptures et une centaine de peintures », déclare le copropriétaire des lieux. « Nous envisageons également la possibilité de faire don de certaines œuvres, notamment au musée d’Orsay. Nous voulons seulement avoir la certitude que l’œuvre sera exposée au public ».

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Dans une autre ambiance, le visiteur pourra aussi observer certaines esquisses des monuments aux morts dressés en Eure-et-Loir. L’ensemble laisse comprendre à l’observateur la notoriété de l’artiste qui a laissé son empreinte d’Orléans (Loiret) à Rio de Janeiro (Brésil) en passant par la gare de Lyon, à Paris.

Pratique. Pour tous enseignements, tél. 07.81.46.64.14.

Thomas Desprez

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