Politique

Le gouvernement a accepté de rapatrier les enfants mais pas leur mère, invoquant des risques sécuritaires

Publié: il y a 1 heure

Femmes et enfants dans le camp de détention d’al-Roj, dans le nord-est de la Syrie (Stephanie Jenzer/CBC)

Une Québécoise, mère de six enfants, détenue en Syrie, poursuit le gouvernement en justice pour sa décision de ne pas la rapatrier au Canada.

La femme et ses enfants font partie des nombreux ressortissants étrangers détenus dans des camps gérés par les Kurdes pour les membres présumés de l’Etat islamique et leurs familles.

Le gouvernement avait précédemment accepté de rapatrier les enfants, mais a décidé plus tôt cette année de ne pas rapatrier la mère, invoquant des problèmes de sécurité.

Le gouvernement a fait valoir que la mère « adhère à des croyances idéologiques extrêmes » et constituerait une « menace pour la sécurité » si elle revenait au Canada, selon des documents judiciaires déposés vendredi par l’avocat de la femme. Le gouvernement a également affirmé qu’il “n’avait pas la capacité” de garantir qu’elle ne constituait pas une menace.

Lawrence Greenspon, l’avocat de la mère, a déclaré à CBC en juin qu’Affaires mondiales Canada (AMC) n’avait donné aucun détail sur la façon dont il était arrivé à cette décision.

Greenspon fait valoir que le gouvernement a la capacité de gérer tout risque que pourrait poser cette femme si elle était rapatriée.

(Alexandra Newbould/CBC)

“GAC n’a pas pris en compte les deux options disponibles pour gérer tout risque posé par le [woman] et le succès dans la gestion de ce risque avec d’autres Canadiennes rapatriées dans des circonstances similaires », indique l’un des documents judiciaires.

Greenspon fait partie d’une équipe juridique qui a conclu un accord avec le gouvernement en janvier pour rapatrier six autres femmes canadiennes et leurs enfants. Tous ont été arrêtés à leur retour et ont ensuite été libérés en vertu d’engagements de ne pas troubler l’ordre public en vertu d’ordonnances judiciaires exigeant qu’ils maintiennent une bonne conduite sous peine d’être condamnés à des peines de prison.

Greenspon soutient que le gouvernement pourrait suivre un processus similaire pour la mère québécoise.

CBC News a contacté GAC pour commentaires.

La contestation judiciaire survient alors que la pression monte sur le gouvernement pour qu’il rapatrie les citoyens canadiens détenus dans le nord-est de la Syrie.

Le mois dernier, une délégation civile qui s’est rendue dans la région a déclaré que le gouvernement devait rapatrier et fournir un soutien consulaire complet à tous les citoyens canadiens détenus par les forces kurdes.

Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection des droits de la personne a écrit en mai une lettre au gouvernement fédéral lui demandant de veiller à ce que la mère québécoise ne soit pas séparée de ses enfants.

Le rapporteur a déclaré que la santé de la famille était désastreuse et que les sept membres souffraient de perte de cheveux et de carences en calcium. La lettre indique également qu’un certain nombre d’enfants ont eu l’hépatite à plusieurs reprises et que certains ont contracté des parasites.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Darren Major

Journaliste de Radio-Canada

Darren Major est rédacteur principal au Bureau parlementaire de CBC. Il peut être contacté par courriel à darren.major@cbc.ca.