Une Montréalaise de 18 ans déterminée à défier les statistiques de la DPJ

Une jeune Montréalaise de 18 ans qui a passé toute son adolescence en centre jeunesse est déterminée à faire mentir les statistiques. Alors que seulement un quart des jeunes de la DPJ obtiennent leur diplôme d’études secondaires, elle étudie pour devenir avocate, voire coroner.

«Je n’ai connu aucune fille qui [a] prend fin [son] secondaire 5», se désole Keteline, en faisant référence à ses années sous la protection de la jeunesse (DPJ). D’où l’importance pour elle d’aller au bout de ses rêves scolaires et de montrer que c’est possible.

Nouvellement majeure, elle témoigne à visage découvert, mais préfère taire son nom de famille. Keteline n’avait que 8 ans quand sa mère est morte. Elle est ensuite partie chez son père, où elle a vécu de grandes difficultés qui ont entraîné chez elle des troubles de comportement, explique-t-elle.

Elle est entrée en centre jeunesse à 11 ans et a vécu dans différents foyers de groupe de la DPJ pendant son adolescence.

Soutien financier

Elle vole désormais de ses propres ailes, mais elle reçoit encore du soutien, notamment avec une aide financière de la Fondation de la DPJ pour l’aider à démarrer sa vie d’adulte.

«Le fait qu’on m’aide [à payer] mes études, c’est un gros stress de moins. Et c’est très encourageant», se réjouit-elle.

Elle est actuellement au cégep en techniques juridiques, avec le baccalauréat en droit dans sa ligne de mire. «Ça m’a toujours intéressé», souffle-t-elle. Amatrice de vrai crimeelle se voit aussi porter le chapeau de coroner dans plusieurs années.

Donner au suivant

Elle utilise également son expérience à la DPJ pour venir en aide à d’autres jeunes en difficulté, grâce à son emploi chez Tel-jeunes.

«Il y a beaucoup de situations où les jeunes vont nous appeler et qui sont similaires à ce que moi j’ai vécu. Je trouvais que c’était un emploi qui m’allait bien», souligne la jeune femme timide.

Car elle ne s’en cache pas, vivre en centre jeunesse n’est pas toujours de tout repos. Il s’agit d’un milieu de vie «intense» avec des jeunes parfois en crise et où la tension est souvent palpable.

«On participe chacun au climat, mais ça peut devenir lourd», dit-elle. Ses échappatoires étaient le chant et l’athlétisme.

Contre le stress

La Fondation de la DPJ lui a payé des cours de chant, qui l’ont énormément aidée à gérer son stress, raconte Keteline.

Puis, les frais associés à ses entraînements et à son équipement pour la course et le saut en longueur ont été pris en charge par la Fondation. «Ça me permettait de sortir [du centre jeunesse]», se souvient celle qui a même participé à des championnats provinciaux.

Une blessure a mis fin à sa carrière d’athlète, mais elle chante encore aujourd’hui… «sous la douche», rigole Keteline.

«Ça a un impact sur notre vie, notre futur», plaide-t-elle, à propos de l’aide financière reçue par la Fondation. C’est pourquoi elle a accepté d’en parler publiquement.

D’ailleurs, la Fondation de la DPJ mène actuellement sa grande campagne de Noël afin d’amasser des dons pour venir en aide aux enfants de la DPJ durant la prochaine année.

De grands défis

• Au Québec, plus de 42 000 jeunes sont pris en charge par la DPJ
• Un jeune de la DPJ sur trois connaîtra au moins un épisode d’itinérance au cours de sa vie
• Seulement 25% d’entre eux détiennent un diplôme d’études secondaires à 19 ans
• En 2022-2023, la Fondation a soutenu financièrement 107 jeunes de la DPJ dans la poursuite de leurs études postsecondaires
• Au-delà des études, la Fondation aide des centaines de jeunes de 16-25 ans dans leur transition à la vie adulte.

Source: Fondation de la DPJ