2024-03-17 12:16:46
SCOTT SIMON, HÔTE :
C’est une tragédie inimaginable chaque fois qu’une personne meurt après un accouchement ou pendant une grossesse. La mesure de cette tragédie est la mortalité maternelle. Il s’agit d’un décès pendant la grossesse ou dans les 42 jours suivant l’accouchement. Depuis des années, des sonnettes d’alarme retentissent quant au niveau élevé du taux de mortalité maternelle aux États-Unis, mais une nouvelle étude remet en question ces chiffres. Selena Simmons-Duffin de NPR nous rejoint. Selena, merci beaucoup d’être avec nous.
SELENA SIMMONS-DUFFIN, BYLINE : Salut. Merci de m’avoir.
SIMON : Que montre cette dernière étude ?
SIMMONS-DUFFIN : Cela a donc été réalisé par une équipe de chercheurs externes de Rutgers, de l’Université de la Colombie-Britannique et d’autres universités. Ils estiment le taux national de mortalité maternelle à 10,4 décès pour 100 000 naissances. Cela suggère donc que le taux publié par le CDC est trois fois trop élevé. Et lorsque cette équipe extérieure a fait son analyse, elle n’a pris en compte que les décès pour lesquels une cause liée à la grossesse était mentionnée sur l’acte de décès. C’est différent de l’ensemble de données utilisé par le CDC, c’est pourquoi le taux est si différent. Et l’étude a été évaluée par des pairs et publiée mercredi dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology.
SIMON : Cette étude retient beaucoup d’attention parce que ce chiffre a été largement cité et utilisé au fil des ans.
SIMMONS-DUFFIN : Eh bien, exactement. Je veux dire, NPR et d’autres médias ont beaucoup écrit sur le taux le plus récent du CDC, qui était de 32,9 décès pour 100 000 – bien plus que 10. C’est donc astronomiquement élevé par rapport à d’autres pays riches. C’est 10 fois plus élevé que celui de l’Australie, de l’Autriche, d’Israël, du Japon et de l’Espagne. C’est pour cela que ce chiffre a été si largement médiatisé, parce qu’il était choquant. Et maintenant que cette nouvelle étude estime ce chiffre bien inférieur, elle remet en question la véritable ampleur du problème.
SIMON : Que dit le CDC en réponse ?
SIMMONS-DUFFIN : Le CDC a initialement refusé d’examiner l’étude et de fournir des commentaires lorsque je leur ai demandé plus tôt dans la semaine. Mais après la première publication de mon histoire, un porte-parole m’a envoyé une déclaration disant que le CDC, je cite, “n’est pas d’accord avec les conclusions”. Ils affirment que les méthodes sous-estiment le nombre de décès qui devraient être inclus, mais le CDC a refusé de mettre quelqu’un à disposition pour un entretien.
SIMON : Quel genre de réaction globale y a-t-il eu à cette étude ?
SIMMONS-DUFFIN : Eh bien, j’ai parlé à des médecins de ces nouvelles données toute la semaine, et je trouve qu’ils ne sont pas aussi surpris que vous ou moi. Tout d’abord, un taux de 10 pour 100 000 est encore pire que beaucoup d’autres pays riches, donc ce n’est pas vraiment une raison de se vanter.
Et aussi, que le taux soit de 10 ou 30 ou quelque chose entre les deux, les patients noirs ont toujours trois fois plus de risques de mourir que les patients blancs. Et un obstétricien avec qui j’ai parlé cette semaine a qualifié cela d’effrayant. Et dans l’ensemble, la plupart de ces décès sont évitables. Donc, vous savez, les médecins avec qui j’ai parlé ont souligné qu’il fallait faire davantage pour réduire ces chiffres.
SIMON : Que pouvons-nous retenir de ces données ?
SIMMONS-DUFFIN : Eh bien, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est compliqué de bien faire les choses. Il peut être très difficile d’évaluer, au moment du décès d’une personne, si la grossesse ou l’accouchement a joué un rôle, et encore moins de le consigner sur un formulaire tel qu’un certificat de décès.
Et l’autre chose à noter ici est que les données les plus récentes dont nous parlons datent de 2021, et les soins reproductifs ont beaucoup changé depuis lors dans ce pays. On craint beaucoup que les nouvelles restrictions à l’avortement aient un impact sur la mortalité maternelle. Il est donc important d’obtenir ces données correctement. Le public doit comprendre quelle est la véritable ampleur du problème afin d’y remédier.
SIMON : Selena Simmons-Duffin de NPR, merci beaucoup d’être avec nous.
SIMMONS-DUFFIN : Merci.
(EXTRAIT SONORE DE LA CHANSON INTERNET, “PENTHOUSE CLOUD”) Transcription fournie par NPR, Copyright NPR.
Les transcriptions NPR sont créées dans des délais urgents par un entrepreneur NPR. Ce texte n’est peut-être pas dans sa forme définitive et pourrait être mis à jour ou révisé à l’avenir. La précision et la disponibilité peuvent varier. L’enregistrement faisant autorité de la programmation de NPR est l’enregistrement audio.
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