Une nouvelle loi en Ouganda impose des restrictions sur l’utilisation d’Internet

Une nouvelle loi en Ouganda impose des restrictions sur l’utilisation d’Internet

KAMPALA, Ouganda (AP) – Le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué une législation criminalisant certaines activités sur Internet malgré les craintes que la loi puisse être utilisée pour faire taire les critiques légitimes.

Le projet de loi, adopté par la législature en septembre, a été présenté par un législateur qui a déclaré qu’il était nécessaire de punir ceux qui se cachent derrière des ordinateurs pour blesser les autres. Ce législateur argumenté dans son projet de loi que “la jouissance du droit à la vie privée est affectée par l’abus des plateformes de médias en ligne et sociaux par le partage d’informations non sollicitées, fausses, malveillantes, haineuses et injustifiées”.

La nouvelle législation augmente les restrictions dans une loi controversée de 2011 sur l’utilisation abusive d’un ordinateur. Museveni a signé le projet de loi jeudi, selon la déclaration d’un porte-parole présidentiel.

La législation propose des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 ans dans certains cas, notamment pour les infractions liées à la transmission d’informations sur une personne sans son consentement ainsi que le partage ou l’interception d’informations sans autorisation.

Les opposants à la loi affirment qu’elle étouffera la liberté d’expression dans un pays où de nombreux opposants à Museveni, incapables depuis des années d’organiser des manifestations de rue, font souvent part de leurs inquiétudes sur Twitter et d’autres sites en ligne.

D’autres disent que cela tuera le journalisme d’investigation.

La loi est “un coup porté aux libertés civiles en ligne en Ouganda”, selon une analyse réalisée par un groupe de surveillance connu sous le nom de Collaboration sur la politique internationale des TIC pour l’Afrique orientale et australe, ou CIPESA.

La Comité de protection des journalistes fait partie des groupes qui ont exhorté Museveni à opposer son veto au projet de loi, notant son potentiel à porter atteinte à la liberté de la presse.

« Les législateurs ougandais ont pris la mauvaise direction en tentant d’aggraver une loi déjà problématique. Si ce projet de loi devient loi, il ne fera qu’ajouter à l’arsenal que les autorités utilisent pour cibler les commentateurs critiques et punir les médias indépendants », a déclaré Muthoki Mumo du groupe dans un communiqué après que les législateurs ont adopté le projet de loi.

Museveni, 78 ans, est au pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Est depuis 1986 et a remporté son mandat actuel l’année dernière.

Bien que Museveni soit populaire parmi certains Ougandais qui le louent pour avoir restauré une paix relative et une stabilité économique, nombre de ses opposants décrivent souvent son régime comme autoritaire.

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