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Une pollution plastique majeure se cache sous la surface des rivières • Earth.com

by Nouvelles
Une pollution plastique majeure se cache sous la surface des rivières • Earth.com

Le spectacle de la pollution plastique dans les rivières n’est malheureusement que trop familier. Les images de bouteilles flottant à la surface ou de sacs en plastique accrochés aux branches sont emblématiques d’une crise environnementale croissante. Cependant, le problème est bien plus profond – littéralement.

Une part importante de la pollution plastique de nos rivières est invisible à l’œil nu, constituée de microplastiques et de fragments qui coulent sous la surface.

Cette réalité cachée a des implications significatives sur notre compréhension du problème et sur notre capacité à y répondre efficacement.

Des microplastiques et des nanoplastiques qui se cachent en dessous

Alors que les objets en plastique plus gros comme les bouteilles et les sacs sont facilement visibles et reconnaissables en tant que polluants, la majorité de la pollution plastique se présente sous des formes moins visibles. Les microplastiques, de minuscules particules de moins de 5 millimètres, contribuent largement à ce problème.

Ces particules proviennent de diverses sources, notamment la dégradation de gros débris de plastique au fil du temps, les microbilles intentionnellement ajoutées aux produits de soins personnels et les fibres rejetées par les vêtements synthétiques lors de la lessive.

En raison de leur petite taille, les microplastiques échappent souvent à la détection et peuvent être facilement ingérés par les organismes aquatiques et s’accumulent dans la chaîne alimentaire.

De plus gros débris de plastique coulent au fond des rivières

Les objets en plastique plus gros peuvent également être submergés, ce qui constitue une menace cachée pour les écosystèmes aquatiques. Cela est dû à plusieurs facteurs.

La densité du matériau plastique lui-même joue un rôle, les plastiques plus denses s’enfonçant plus facilement. La forme de l’objet influence également sa flottabilité, car des formes irrégulières peuvent emprisonner de l’air et empêcher temporairement le naufrage.

De plus, la présence de biofilms peut modifier considérablement le devenir des débris plastiques. Les biofilms sont des communautés complexes de micro-organismes capables de coloniser les surfaces plastiques, augmentant ainsi leur poids et les faisant couler.

Une fois immergés, ces plastiques peuvent interagir avec l’environnement benthique, ce qui pourrait avoir un impact sur la composition des sédiments, les niveaux d’oxygène et les organismes habitant le lit de la rivière.

De plus, les plastiques immergés peuvent libérer des produits chimiques nocifs dans l’eau, compromettant encore davantage la qualité de l’eau et l’équilibre écologique.

Pollution plastique dans les rivières

Une étude dirigée par James Lofty, titulaire d’un doctorat. chercheur à l’Université de Cardiff École d’ingénieursa apporté un nouvel éclairage sur le comportement des plastiques qui coulent dans les rivières.

Lofty et son équipe ont mené une série d’expériences au cours desquelles ils ont libéré plus de 3 000 objets en plastique dans de grands canaux d’eau conçus pour simuler les conditions réelles d’une rivière.

À l’aide de caméras haute résolution, ils ont suivi le mouvement de ces plastiques, découvrant ainsi des découvertes surprenantes. Contrairement aux hypothèses précédentes, les fragments de plastique ne coulent pas toujours de manière uniforme.

Leur orientation peut changer au fur et à mesure de leur descente, ce qui a un impact significatif sur leur vitesse de descente et finalement sur leur répartition dans la rivière.

« Dans notre étude, nous démontrons comment les plastiques coulent dans différentes orientations. Cela modifie considérablement la vitesse à laquelle une particule coule. Auparavant, on pensait que les plastiques trouvaient toujours une orientation de descente stable et coulaient donc à une vitesse constante », a expliqué M. Lofty.

« Cependant, nous avons montré que ce n’était pas le cas pour les plastiques fragmentés et fracturés. Ceci est important, car la vitesse de chute d’une particule de plastique est essentielle pour comprendre son transport. Cette découverte modifie considérablement notre compréhension de la façon dont les plastiques se déplacent dans les rivières », a poursuivi Lofty.

Cette nouvelle compréhension a des implications considérables sur la manière dont nous quantifions et gérons la pollution plastique dans nos cours d’eau.

Suivi de la pollution plastique invisible des rivières

L’équipe de recherche a exploité ses résultats expérimentaux pour faire progresser sa compréhension de la dynamique de la pollution plastique dans les rivières.

Ils ont intégré leurs connaissances nouvellement acquises sur les différents comportements de naufrage de différents types de plastique dans des équations basées sur la physique, initialement conçues pour la prévision du transport des sédiments.

Cette intégration impliquait d’adapter les équations pour tenir compte des caractéristiques uniques des débris plastiques, telles que leur densité, leur forme et leur répartition en taille.

En intégrant ces paramètres spécifiques au plastique, les chercheurs ont développé un modèle raffiné capable de quantifier le transport et la distribution de la pollution plastique submergée dans les rivières avec un haut degré de précision.

Ce modèle offre un outil précieux pour évaluer l’étendue de la pollution plastique dans les environnements aquatiques et éclairer les stratégies d’atténuation ciblées. «Notre méthode peut être utilisée dans n’importe quelle rivière grâce à cette équation très connue également utilisée pour les sédiments», a souligné M. Lofty.

Cette approche innovante surmonte les limites des méthodes précédentes, telles que les caméras sous-marines et le sonar, qui ne sont pas pratiques pour une utilisation généralisée dans les rivières.

La voie à suivre

Les résultats de l’étude soulignent l’importance d’adopter une approche globale pour lutter contre la pollution plastique. Nous ne pouvons plus nous concentrer uniquement sur les débris visibles flottant à la surface. Les plastiques invisibles qui se cachent en dessous exigent également notre attention.

En comprenant toute l’ampleur du problème, nous pouvons développer des solutions plus ciblées et plus efficaces. Cela implique non seulement de nettoyer la pollution existante, mais également d’empêcher davantage de plastique de pénétrer dans nos rivières.

Cela nécessitera une approche à plusieurs volets, englobant tout, des pratiques améliorées de gestion des déchets aux matériaux et technologies innovants réduisant notre dépendance aux plastiques à usage unique.

Les recherches menées par Lofty et son équipe constituent une étape cruciale dans cette bataille en cours. En dévoilant le monde caché des plastiques qui coulent, ils nous ont donné les connaissances et les outils dont nous avons besoin pour protéger nos rivières et les écosystèmes délicats qu’elles soutiennent.

L’étude est publiée dans la revue Recherche sur l’eau.

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2024-05-11 22:50:32
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