C’est ici, à Saillat-sur-Vienne en Haute-Vienne, que notre avenir énergétique est expérimenté au sein du site industriel Smurfit Kappa, volontaire pour abriter l’initiative. Le consortium Hyflexpower, composé de Siemens energy, Engie solutions, Centrac, Arttic et le Centre aérospatial allemand, ouvre la voie à la décarbonation de nos industries grâce à son projet permettant de capter l’électricité verte produite par des éoliennes ou des panneaux solaires pour la transformer en hydrogène et à terme en électricité.
Vers un hydrogène industriel ?
Pour la première fois au monde, une turbine industrielle convertie à l’hydrogène produit le même taux d’énergie qu’avec du gaz naturel. Le projet, d’une valeur de 15,2 millions d’euros, est notamment soutenu par l’Union européenne dans le cadre du programme pour la Recherche et l’Innovation Horizon 2020.
Actuellement, le site peut stocker une tonne d’hydrogène mais cette avancée spectaculaire ouvre de nouvelles perspectives. “Nous faisons fonctionner, ici, l’énergie de demain, explique Marion Deridder-Blondel, responsable stratégie et développement chez Engie. Avec cette technique, on peut stocker les énergies intermittentes (solaire, éolien) sous forme d’hydrogène pour une production entièrement décarbonnée.”
Le préfet François Pesneau, présent à cette occasion unique, a tenu à saluer cette initiative tout en rappelant les engagements de l’État : “Quand on arrive à travailler tous ensemble, on arrive à faire des choses à la fois inédites, novatrices et qui dépassent parfois même nos espoirs. Cette première s’inscrit aussi dans le plan du Gouvernement pour le développement de l’hydrogène décarboné.”
Un impact carbone à mesurer
Cette technologie coûteuse fait l’objet de tests afin de mesurer son impact carbone, de la construction du site à la production. “L’université d’Athènes (Grèce) doit rendre prochainement une projection complète en matière de CO2 du site, explique Gaël Carayon, directeur responsable du projet pour Engie. Chaque élément du cycle de vie doit être mesuré pour savoir si le projet est acceptable d’un point de vue sociétal et environnemental.”
Le principal enjeu reste désormais l’ouverture du projet aux industries particulièrement énergivores.
Pourquoi peut-on parler de première mondiale pour ce projet ?
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Alexandre Coucaud
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