Après avoir fermé ses portes en 2019, une résidence privée pour aînés (RPA) a réussi à renaître en décembre dernier et fait face maintenant à une inondation de demandes d’admission.
Implanté sur la rue de la Faune, le Royal Saint-Émile, anciennement connu sous le nom de Le royaume des aînés, avait dû cesser ses activités en raison de difficultés à recruter de nouveaux employés.
À l’époque, les 28 résidents n’avaient eu qu’une semaine pour trouver un nouvel endroit où vivre.
Même si la difficulté à recruter du personnel est toujours présente cinq ans plus tard, le nouveau gestionnaire de l’établissement constate que les demandes de relocalisation sont maintenant “plus nombreuses que jamais”.
“C’est la première fois en 10 ans que je vois autant de demandes de relocalisation. Nous avons accueilli 20 nouveaux résidents en à peine deux semaines”, déclare Mario Beaumont.
“Si j’avais ouvert cinq autres résidences pouvant accueillir une trentaine de personnes chacune, je suis convaincu que les chambres auraient trouvé preneurs car il y a actuellement une pénurie de logements disponibles partout”, ajoute-t-il.
Pénurie de personnel
Depuis trois ans, M. Beaumont s’est tourné vers l’international pour recruter des employés, un processus long mais nécessaire en raison de la difficulté à recruter localement.
“Nous faisons principalement appel à des infirmières d’Algérie et de Tunisie qui acceptent de travailler comme préposées, faute de reconnaissance de leur diplôme ici”, précise M. Beaumont.
“Cela peut prendre jusqu’à un an et représente des coûts supplémentaires, mais c’est nécessaire et ces employés sont d’une qualité exceptionnelle”, ajoute-t-il.
Cependant, il déplore la bureaucratie entourant la reconnaissance des qualifications des travailleurs étrangers, soulignant que “le Québec perd de précieux professionnels compétents”.
Difficultés à se lancer
Alors que plusieurs RPA de la région ont annoncé leur fermeture au cours de la dernière année, M. Beaumont estime qu’une aide gouvernementale pourrait encourager certaines personnes expérimentées à rouvrir d’autres établissements.
“Il est difficile d’obtenir une aide gouvernementale ou même un prêt pour acheter une résidence pour personnes âgées car les banques sont réticentes. Donc tout le monde n’a pas les moyens d’investir autant”, explique-t-il.
Malgré son amour pour son travail, il admet ne pas avoir les ressources nécessaires pour racheter d’autres résidences en vente sur le territoire afin de les remettre en activité.
Il martèle: “Les besoins sont criants, mais s’il y avait une aide sous forme de prêts, il y aurait certainement plus de personnes expérimentées souhaitant ouvrir de nouvelles ressources”.