Une thérapie génique prometteuse pour les patients épileptiques résistants aux médicaments.

Une thérapie génique prometteuse pour les patients épileptiques résistants aux médicaments.

Pour environ un tiers des patients épileptiques, les médicaments disponibles aujourd’hui restent inefficaces. Une équipe de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille a développé une thérapie génique pour ces patients. Chez la souris, ce traitement réduit de 85 % le nombre de crises, et les premiers résultats chez l’homme sont prometteurs. Une demande d’essai clinique est en cours aux États-Unis. L’épilepsie est une maladie neurologique fréquente, caractérisée par une excitation anormale et synchronisée d’un ou de plusieurs groupes de neurones. Il existe différentes formes d’épilepsie, la plus répandue étant l’épilepsie dite du lobe temporal chez les adultes. Cette forme se manifeste par des crises imprévisibles et récurrentes, générées dans une petite région du cerveau appelée l’hippocampe. En plus des symptômes les plus connus (convulsions, absences, rigidité musculaire…), ces crises affectent le fonctionnement normal du cerveau et entraînent une diminution des capacités cognitives, notamment une perte de mémoire progressive et des troubles émotionnels. Les traitements médicamenteux sont efficaces chez de nombreux patients, mais près d’un tiers d’entre eux ne répondent pas à ces traitements. Dans ces cas, une chirurgie peut être proposée pour supprimer les neurones responsables des crises, à condition qu’ils soient bien localisés et accessibles. Cependant, cette intervention peut entraîner des effets indésirables et les résultats ne sont pas garantis. Par conséquent, seul un faible nombre de patients sont opérés. De nouvelles stratégies thérapeutiques sont donc nécessaires pour les patients épileptiques résistants aux traitements médicamenteux actuels. Dans ce contexte, une équipe de chercheurs de Marseille et de Bordeaux propose une thérapie génique. Leur approche cible une protéine appelée GluK2, qui est impliquée dans la transmission de signaux entre les neurones. Des études précédentes ont montré que l’inhibition de cette protéine réduit la gravité de l’épilepsie chez l’animal. Pour développer une approche plus ciblée, les chercheurs ont utilisé un vecteur dérivé de l’adénovirus AAV pour transporter le matériel génétique nécessaire à la production de petites molécules d’ARN. Ces molécules sont conçues pour être complémentaires à l’ARN messager qui conduit à la production de la protéine GluK2. Lorsque les ARN thérapeutiques se lient aux ARN messagers, ils empêchent la production de la protéine GluK2. Cette approche a été testée avec succès sur des souris épileptiques, réduisant le nombre de crises et normalisant l’activité motrice des animaux. De plus, des tests ex vivo sur des tissus cérébraux de patients épileptiques traités par chirurgie ont montré une diminution de l’activité neuronale associée aux crises épileptiques. Cette approche thérapeutique a été acquise par l’entreprise uniQure, qui va poursuivre son développement et demander une autorisation d’essai clinique auprès de la FDA. L’objectif est de soulager de manière durable les patients résistants aux médicaments et éligibles à la chirurgie.
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2023-09-21 11:18:14

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