Malgré sa capacité indéniable à agir de manière décisive dans les moments difficiles, le style de leadership de l’ancienne ministre allemande la met parfois en porte-à-faux avec les capitales européennes, dont elle aura besoin du soutien pour obtenir un second mandat. Elle devrait néanmoins obtenir le soutien du Conseil européen. Seule la Hongrie a ouvertement critiqué son leadership.
Sur une série de sujets sensibles, de son soutien à Israël dans sa guerre contre le Hamas à sa politique chinoise, elle a pris des décisions sans consulter les États membres, suscitant la colère des diplomates européens – et de ses propres commissaires – contraints de rattraper leur retard.
Le scandale dit du Pfizergate, une référence aux textes qu’elle a échangés avec le PDG du géant pharmaceutique Albert Bourla pour conclure un énorme accord sur les vaccins en 2021, a également terni son premier mandat. Cela a donné lieu à un procès du New York Times contre la Commission, pour son refus de fournir l’accès à ces textes.
Même si l’attention portée à cette affaire s’est jusqu’à présent limitée aux cercles bruxellois, un tribunal devrait encore se prononcer sur la bataille juridique en 2024. Politiquement, une décision défavorable enverrait un signal embarrassant et pourrait avoir des implications majeures pour sa candidature à un second mandat.
Von der Leyen devra être officiellement nommée tête de liste de son parti, ou Meilleur candidat. Cela aura lieu lors du vote au congrès électoral du PPE à Bucarest, en Roumanie, les 6 et 7 mars.
Mais elle reste la favorite pour présider la Commission européenne pendant encore cinq ans.