José Manuel Ibar, alias Urtain, fut photographié pour la dernière fois, recouvert d’un drap, dans une rue madrilène, lors d’une nuit caniculaire. Il s’est jeté du dixième étage,fuyant la solitude et un avis d’expulsion pour loyer impayé. Il avait 49 ans. Son nom est devenu un adjectif populaire. Il existait même un plat appelé Urtain : steak, œufs et frites.Le boxeur basque a choisi de disparaître l’année où l’Espagne entrait dans la modernité. Sa figure est restée associée à la fin du franquisme et au début de la Transition, quand l’Espagne avait besoin de héros nationaux. Personne de mieux qu’un Basque noble et brut, monté sur un ring sans savoir mettre les gants. Rien ne rappelle à Zestoa son voisin le plus célèbre.

Urtain souleva la pierre de 188 kilos. Il encaissa un direct plus puissant que celui de Mike tyson. De la salle de sport de l’hôtel Orly à Saint-Sébastien, il passa à Madrid, dont la vie nocturne fut sa perdition. Il abandonna sa femme et ses trois enfants.Il dépensa sans compter.Dans le film, Urtain raconte que le prince Juan Carlos lui remit le trophée d’homme le plus populaire d’Espagne.

« J’ai été une idole d’argile et vous avez été mon potier : la presse,la radio et la télévision »,confessa-t-il.

« Nous voulons nettoyer l’image salie par des journalistes », assure Xavier Baig.

« Il n’existe presque pas d’images de ses années de décadence et la famille ne voulait pas approfondir.nous allons avec le respect devant et c’est pourquoi nous ne nous étendons pas sur cette période », justifie le réalisateur.

En clin d’œil à une autre parabole brutale d’ascension et de chute d’un boxeur, le documentaire se termine sur la musique de ‘Cavalleria Rusticana‘, utilisée dans ‘Raging Bull’.

La Tragédie d’Urtain : L’Ascension et la Chute d’une Légende Espagnole

José Manuel Ibar Azpiazu, plus connu sous le nom d’Urtain, incarne une figure emblématique de la fin du franquisme et du début de la transition espagnole. Ce boxeur basque, champion d’Europe des poids lourds EBU en 1970 et 1971 [1][2]